"La route de l'excès mène au palais de la sagesse"
William Blake, Le mariage du Ciel et de l'Enfer
Pierre Auguste Leroy a vécu en de nombreux endroits. C'est toutefois sur la commune de Guémené qu'il a effectué la plus longue (et dernière) étape d'une vie aventureuse, marquée par une certaine exaltation. En voici l'histoire, sauvée du naufrage de l'oubli par des universitaires canadiens et une main anonyme de Guémené.
Le texte écrit par cette dernière, ainsi que la photographie qu'on trouvera plus loin dans cet article, proviennent d'un fonds photographique et documentaire récemment transmis à la Mairie de Guémené par Jacky Michel, dont l'existence est consacrée à la sauvegarde des belles choses, notamment celles qui concernent sa commune. Que lui-même et la Mairie de Guémené en soit remerciés.
Pierre Auguste Leroy est né le 20 février 1846 à Mauves près de Nantes. Il est le fils de Pierre Leroy, médecin, et de Marie-Anne-Rosalie Lebreton.
Depuis sa plus tendre enfance, il veut être missionnaire afin de pouvoir mourir martyr de la foi catholique. Bon, papa a d'autres vues en tête pour son fils, qu'il verrait bien médecin comme lui.
Le texte écrit par cette dernière, ainsi que la photographie qu'on trouvera plus loin dans cet article, proviennent d'un fonds photographique et documentaire récemment transmis à la Mairie de Guémené par Jacky Michel, dont l'existence est consacrée à la sauvegarde des belles choses, notamment celles qui concernent sa commune. Que lui-même et la Mairie de Guémené en soit remerciés.
Pierre Auguste Leroy est né le 20 février 1846 à Mauves près de Nantes. Il est le fils de Pierre Leroy, médecin, et de Marie-Anne-Rosalie Lebreton.
A l’âge de 14 ans, toujours travaillé par sa manie, il supplie en vain son père de le laisser joindre les rangs de l’armée du pape. C'est que sa Sainteté vient de se prendre une déculottée avec la défaite de Castelfidardo, le 18 septembre 1860 en Italie près d'Ancône, suite à laquelle toute l'Italie sauf Rome sera réunie en un seul royaume.
Cahin-caha, le jeune exalté poursuit ses études et devient bachelier ès lettres le 16 août 1864 à Rennes (puis ès sciences). Il est entré au collège de Couet, Loir-et-Cher pour y achever son cours classique et, en 1867, ayant atteint l’âge de la majorité, il abandonne ses études de médecine, auxquelles il avait été contraint par son père.
Du coup, il s'enrôle dès le lendemain de la bataille de Mentana (près de Rome, bataille qui s'est soldée cette fois par une victoire du pape auquel Garibaldi voulait enlevé Rome), dans le 3ème bataillon des zouaves pontificaux.
Du coup, il s'enrôle dès le lendemain de la bataille de Mentana (près de Rome, bataille qui s'est soldée cette fois par une victoire du pape auquel Garibaldi voulait enlevé Rome), dans le 3ème bataillon des zouaves pontificaux.
Au terme de son engagement de six mois, en mai 1868, il croit pouvoir réaliser sa vocation en entrant chez les cisterciens, à l’abbaye d’Aiguebelle, près de Donzère dans la Drôme. Moins d’un an plus tard, ses supérieurs le forcent à retourner au laïcat afin de refaire sa santé détériorée par les privations excessives qu’il s’est imposées...
On croit aussi l'avoir vu également à l'abbaye de Bonnecombe, dans l'Aveyron, et à celle de Meilleraye, en Loire-Inférieure, près de chez nous.
Viré des abbayes, Pierre Auguste commence à s’intéresser à l’éducation (et après la guerre de 1870, il touche une (mini) pension).
On croit aussi l'avoir vu également à l'abbaye de Bonnecombe, dans l'Aveyron, et à celle de Meilleraye, en Loire-Inférieure, près de chez nous.
Viré des abbayes, Pierre Auguste commence à s’intéresser à l’éducation (et après la guerre de 1870, il touche une (mini) pension).
Il fut professeur probablement un certain temps. Au début de l’année 1874, il publie à Lyon un premier ouvrage pédagogique intitulé "Commentarii de bello Helvetio" , une nouvelle méthode pour apprendre le latin en peu de temps.
En effet, passée la manie de faire le zouave (pontifical), celle d'écourter l'apprentissage du latin va l'envahir.
Le 2 février 1874, il demande au ministre français de l’Instruction publique (un certain Oscar Bardi de Fourtou, tout un programme !) d’expérimenter ses méthodes pédagogiques qui, soutient-il, peuvent abréger les études secondaires de moitié, rien de moins.
Son expérience le conduit à considérer que le système d’enseignement classique a été un obstacle dans la recherche de la voie que lui a tracée la Providence. Chaque homme a une mission particulière à remplir qui lui est indiquée dès l’enfance par "des signes à peu près certains". Or, le système d’enseignement classique, autoritaire et contraignant, ne tient pas compte de la vocation des enfants.
La mémorisation occupe une place excessive, et les pertes de temps à apprendre des matières inutiles grèvent une grande partie du temps que l’enfant devrait mettre à exercer sa créativité, à apprendre un métier et, ainsi, à réaliser ce pourquoi la Providence a permis qu’il vive.
Oscar Bardi de Fourtou ne fut guère sensible à cette thèse : éconduit en France, Pierre Auguste cherche du côté du Canada, dont il a entendu parler à l’occasion de l’Exposition universelle de Paris de 1867, dans l’espoir qu’on y accueillera son "invention".
Leroy arrive à Québec le 6 mars 1874 avec l’intention d’y introduire une nouvelle méthode visant à réformer complètement l’enseignement classique. Approchant la trentaine, il entreprend une réflexion sur son passé qu’il perçoit comme une suite d’échecs et de "souffrances".
En effet, passée la manie de faire le zouave (pontifical), celle d'écourter l'apprentissage du latin va l'envahir.
Le 2 février 1874, il demande au ministre français de l’Instruction publique (un certain Oscar Bardi de Fourtou, tout un programme !) d’expérimenter ses méthodes pédagogiques qui, soutient-il, peuvent abréger les études secondaires de moitié, rien de moins.
Son expérience le conduit à considérer que le système d’enseignement classique a été un obstacle dans la recherche de la voie que lui a tracée la Providence. Chaque homme a une mission particulière à remplir qui lui est indiquée dès l’enfance par "des signes à peu près certains". Or, le système d’enseignement classique, autoritaire et contraignant, ne tient pas compte de la vocation des enfants.
La mémorisation occupe une place excessive, et les pertes de temps à apprendre des matières inutiles grèvent une grande partie du temps que l’enfant devrait mettre à exercer sa créativité, à apprendre un métier et, ainsi, à réaliser ce pourquoi la Providence a permis qu’il vive.
Oscar Bardi de Fourtou ne fut guère sensible à cette thèse : éconduit en France, Pierre Auguste cherche du côté du Canada, dont il a entendu parler à l’occasion de l’Exposition universelle de Paris de 1867, dans l’espoir qu’on y accueillera son "invention".
Leroy arrive à Québec le 6 mars 1874 avec l’intention d’y introduire une nouvelle méthode visant à réformer complètement l’enseignement classique. Approchant la trentaine, il entreprend une réflexion sur son passé qu’il perçoit comme une suite d’échecs et de "souffrances".
Dès son arrivée à Québec, Leroy se présente à l’abbé Thomas-Étienne Hamel, supérieur du séminaire de Québec, et propose qu’on lui accorde une classe pour qu’il puisse mettre à l’essai sa méthode d’enseignement du latin.
Le 8 avril de cette même année 1874, il est invité à prononcer une conférence sur le sujet devant les professeurs du séminaire. En dépit de l’intérêt que suscitent ses propos, on lui refuse ce qu’il demande.
Il s’adresse alors à Gédéon Ouimet (un nom prédestiné en politique), premier ministre et titulaire du ministère de l’Instruction publique de la province de Québec qui accepte de présider la deuxième conférence que Leroy prononce, le 30 avril, à l’école normale Laval, à Québec, devant le maire, les notables et de nombreux journalistes.
Le lendemain, bon nombre de journaux font l’éloge de sa méthode. Napoléon Legendre, rédacteur adjoint du Journal de l’Instruction publique, souhaite même que le gouvernement lui vienne en aide.
Ouimet lui octroie la subvention et le local demandés, et Leroy annonce qu’il donnera, à compter de septembre 1874, un cours expérimental de trois ans qui comprendra toutes les matières – à l’exception de la philosophie – exigées en France pour l’examen de baccalauréat ès lettres qui sanctionne les études secondaires.
Cependant, certains professeurs considèrent cette nouvelle méthode trop exigeante car elle les oblige à fournir un enseignement quasi individualisé (sacrés feignants !). Leroy leur répond dans les journaux sur un ton agressif et polémique.
Et pour prouver qu’il a raison, il propose de tenir, avec sa trentaine d’étudiants, des examens publics tous les trois mois afin d’exposer les progrès réalisés. Le succès de ces examens est tel que Leroy s’attire de nouveau des éloges pour sa méthode.
En décembre 1874, Joseph-Édouard Cauchon, du Journal de Québec, vante les mérites de l’homme et de l’œuvre, et Napoléon Legendre conserve, pour sa part, le même enthousiasme. L’abbé Antonin Nantel, supérieur du séminaire de Sainte-Thérèse, prédit un triomphe prochain à Leroy et souhaite que la force de l’opinion publique réussisse à vaincre les résistances.
L’abbé Dominique Racine, supérieur du séminaire de Chicoutimi (quartier de la ville de Saguenay à une centaine de kilomètres au nord de Québec), témoigne des résultats positifs de cette méthode, après en avoir fait l’essai dans son institution.
L’abbé Dominique Racine, supérieur du séminaire de Chicoutimi (quartier de la ville de Saguenay à une centaine de kilomètres au nord de Québec), témoigne des résultats positifs de cette méthode, après en avoir fait l’essai dans son institution.
Mais, en 1875, la subvention de Leroy n’est pas renouvelée, le gouvernement Ouimet ayant été défait dans le sillage d'un scandale politique. Cet événement et la surcharge de travail qu’il s’est imposée pour établir sa réputation à Québec affectent la santé mentale de Pierre Auguste. Retiré de l’enseignement, il commence une vie d’écriture, de polémique et d’errance.
Convaincu qu’il doit réformer l’enseignement pour accomplir sa mission providentielle, Leroy retourne en France à la fin de 1875, dans le but d’intéresser le supérieur de l’abbaye d’Aiguebelle à la fondation, dans la province de Québec, d’un collège qu’il dirigerait lui-même sur le modèle d’un monastère, où les étudiants vivraient, avec quelques adoucissements et adaptations, la règle de saint Benoît.
Un tel milieu permettrait l’application de sa méthode et contribuerait à sa diffusion. Les étudiants, admis gratuitement dans cette institution, occuperaient une partie de leur temps à l’apprentissage d’un métier et en sortiraient préparés à occuper la place à laquelle ils sont prédestinés.
Ne pouvant trouver d’encouragement en France, Leroy revient, en 1876, à Québec, où il essuie le même refus de la part de l’archevêque Elzéar-AlexandreTaschereau. Il se rend alors à Chicoutimi où il rencontre le père Charles Arnaud, oblat de Marie-Immaculée, apparemment favorable à son projet.
Au lendemain de cette rencontre, Leroy, enthousiaste, multiplie les démarches pour faire nommer Arnaud premier évêque du diocèse de Chicoutimi. Il écrit avoir des preuves miraculeuses que ce dernier est désigné par Dieu pour occuper ce poste et devenir l’agent providentiel de la réforme qu’il propose.
Il harcèle en ce sens l’archevêque de Québec et le délégué apostolique Mgr George Conroy, tout en rédigeant des brochures et des articles de journaux à ce sujet. Mais, en dépit de ces initiatives, on nommera Dominique Racine à la tête du diocèse de Chicoutimi en 1878. Comme quoi y a pas d' bondieu...
Depuis 1876, la crédibilité de Leroy a beaucoup diminué à Québec. Les journaux refusent de le publier de telle sorte qu’il doit fonder sa propre feuille, la Volonté. Celle-ci, distribuée gratuitement, paraît irrégulièrement en 1876 et 1877. Rejeté, on le qualifie maintenant, écrit-il, de "brebis galeuse" que "les bonnes femmes de Québec regardent comme un vrai diable", à l’égal d’un "ministre protestant". C'est dégueulasse !
Cette réputation ne tient pas exclusivement à ses extravagances, elle repose aussi sur le fait que le clergé, depuis qu’il a refusé d’appuyer son projet, est devenu la cible de ses attaques...
Sans argent, Leroy quitte Québec à pied, en 1878, et échoue à Saint-François-du-Lac, dans le comté d’Yamaska. Il est alors hébergé par un habitant de la région moyennant l'engagement de prodiquer un enseignement à son fils.
Au printemps de 1879, il se rend à Saint-Hugues et occupe un poste d’instituteur à l’école élémentaire où, pendant un peu plus d’un an, il éprouve beaucoup de satisfaction à mettre à l’essai sa méthode auprès de très jeunes élèves.
Mais, encore là, ses obsessions le poursuivent et il abandonne ce poste pour se consacrer à sa vocation de réformer entièrement et radicalement le système d’éducation.
Un héritage inattendu permet à Leroy de se rendre en France vers la fin de 1881. Il y continue de chercher un collège où il pourrait amorcer sa réforme ; à cet effet, il demande, en vain, à l’évêque de Nantes qu’on lui confie le poste de supérieur du collège de Couet.
Convaincu qu’il doit réformer l’enseignement pour accomplir sa mission providentielle, Leroy retourne en France à la fin de 1875, dans le but d’intéresser le supérieur de l’abbaye d’Aiguebelle à la fondation, dans la province de Québec, d’un collège qu’il dirigerait lui-même sur le modèle d’un monastère, où les étudiants vivraient, avec quelques adoucissements et adaptations, la règle de saint Benoît.
Un tel milieu permettrait l’application de sa méthode et contribuerait à sa diffusion. Les étudiants, admis gratuitement dans cette institution, occuperaient une partie de leur temps à l’apprentissage d’un métier et en sortiraient préparés à occuper la place à laquelle ils sont prédestinés.
Ne pouvant trouver d’encouragement en France, Leroy revient, en 1876, à Québec, où il essuie le même refus de la part de l’archevêque Elzéar-AlexandreTaschereau. Il se rend alors à Chicoutimi où il rencontre le père Charles Arnaud, oblat de Marie-Immaculée, apparemment favorable à son projet.
Au lendemain de cette rencontre, Leroy, enthousiaste, multiplie les démarches pour faire nommer Arnaud premier évêque du diocèse de Chicoutimi. Il écrit avoir des preuves miraculeuses que ce dernier est désigné par Dieu pour occuper ce poste et devenir l’agent providentiel de la réforme qu’il propose.
Il harcèle en ce sens l’archevêque de Québec et le délégué apostolique Mgr George Conroy, tout en rédigeant des brochures et des articles de journaux à ce sujet. Mais, en dépit de ces initiatives, on nommera Dominique Racine à la tête du diocèse de Chicoutimi en 1878. Comme quoi y a pas d' bondieu...
Depuis 1876, la crédibilité de Leroy a beaucoup diminué à Québec. Les journaux refusent de le publier de telle sorte qu’il doit fonder sa propre feuille, la Volonté. Celle-ci, distribuée gratuitement, paraît irrégulièrement en 1876 et 1877. Rejeté, on le qualifie maintenant, écrit-il, de "brebis galeuse" que "les bonnes femmes de Québec regardent comme un vrai diable", à l’égal d’un "ministre protestant". C'est dégueulasse !
Cette réputation ne tient pas exclusivement à ses extravagances, elle repose aussi sur le fait que le clergé, depuis qu’il a refusé d’appuyer son projet, est devenu la cible de ses attaques...
Sans argent, Leroy quitte Québec à pied, en 1878, et échoue à Saint-François-du-Lac, dans le comté d’Yamaska. Il est alors hébergé par un habitant de la région moyennant l'engagement de prodiquer un enseignement à son fils.
Au printemps de 1879, il se rend à Saint-Hugues et occupe un poste d’instituteur à l’école élémentaire où, pendant un peu plus d’un an, il éprouve beaucoup de satisfaction à mettre à l’essai sa méthode auprès de très jeunes élèves.
Mais, encore là, ses obsessions le poursuivent et il abandonne ce poste pour se consacrer à sa vocation de réformer entièrement et radicalement le système d’éducation.
Un héritage inattendu permet à Leroy de se rendre en France vers la fin de 1881. Il y continue de chercher un collège où il pourrait amorcer sa réforme ; à cet effet, il demande, en vain, à l’évêque de Nantes qu’on lui confie le poste de supérieur du collège de Couet.
De retour dans la province de Québec à la fin de 1883, il tente de convaincre, l’année suivante, le nouveau délégué apostolique, Mgr Joseph-Gauthier-Henri Smeulders, de la nécessité de remplacer Mgr Racine par le père Arnaud, à la direction du diocèse de Chicoutimi.
En 1885, il se rend même à Rome pour intercéder en faveur d’Arnaud. Il prétend reconnaître en ce missionnaire oblat le futur pape "dont parlent les prophéties". N’ayant pu obtenir gain de cause, il revient à Québec à la fin de la même année.
Il se croit alors espionné par la police républicaine française et rentre, en 1886, dans son pays natal où il vit en fugitif : revolver en poche, il cherche, sur les routes de France et de Suisse, à échapper aux agents secrets qui le surveillent sous de multiples déguisements.
A la messe, il se place dans la chapelle des hommes et interpelle le prêtre pendant le sermon. Il est même virulent. Il parle toujours de Chicoutimi au Québec, de coïncidences et de concordances...
Chaque matin, l'ermite venait à la métairie du Point-de-Vue où les Blandin lui remettaient des vivres. Mais depuis le 24 octobre 1929, plus de Pierre Auguste.
L’octogénaire ne jouissait plus de ses facultés mentales, disait-on. On croit savoir qu'il était parti à pied pour se confesser à Abbaretz. Sans doute était-il allé droit devant lui, sans s'occuper des obstacles ni des misérables contingences terrestres...
Épuisé probablement, il fut pris d'une syncope sur la route.
Près d'une semaine après sa disparition du Point-de-Vue, deux cultivateurs, Louis Renou et Jean Garaud, découvrirent, dans un champ près du village de La Colle à Marsac-sur-Don, un pauvre vieux qui agonisait.
Ils ne se doutaient pas qu'il s'agissait du vieil original de Guénouvry. Pierre Auguste Leroy est décédé là, dans une étable, celle de Pierre Marsac, malgré les soins prodigués par un médecin de Nozay, le docteur Méraud.
Bibliographie :
Pierre-Auguste Leroy est l’auteur de nombreux ouvrages traitant de pédagogie et de ses visions mystiques, dont :
- Études de langues ; réforme de l’enseignement [...] (Québec, 1874) ;
- Thèmes, règles et vie d’Agésilas : nouvelle méthode pour apprendre le latin en peu de temps (Québec, 1874) ;
- Pour et contre, réforme de l’enseignement : nouvelle méthode pour apprendre les langues en peu de temps (Québec, 1875) ;
- l’Enfant et l’Éducation (Québec, 1877) ;
- Ensemble du système (Québec, 1877) ;
- Gage de la victoire (s.l., 1878) ;
- Lumen in cœlo, le mot de l’énigme : explication de la prophétie de St. Malachie (Québec, 1881) ;
- Lumen in cœlo, la fin du monde : nous sommes aux derniers jours du monde (Québec, 1885) ;
- Lumen in cœlo, le futur pape : laissez passer la justice de Dieu (Nantes, France, 1885) ;
- En avant, Œdipe ; où est l’étoile ? (s.l., [1886]).
Leroy a également fondé, à Québec en 1876, le journal la Volonté ; celui-ci cessera cependant d’exister au début de l’année suivante.
On le retrouve en Loire-Inférieure en 1898. Après être allé à Moisdon-la-Rivière où son père a un cabinet et où sa demi-sœur Camille Leroy s'est mariée, sans doute pour demander de l'argent, il est à Guénouvry, section de la commune de Guémené-Penfao, où il achète un petit lopin de terre aux Blandin,
Les Blandin sont deux des trois familles du Point-de-Vue, un hameau de Guénouvry situé sur la colline en face de la chapelle Sainte-Anne de Lessaint. Alexandre Blandin (1894) et Jean Blandin (1880) y demeurent avec femmes et enfants.
Avec de très grosses pierres, une cahute est construite sur une butte près du hameau. Le toit est fait de plusieurs épaisseurs de planches. Une ouverture à l'ouest, par laquelle il faut descendre et à gauche une maie sert de lit. Pas de drap, pas de couverture, de table ni de vaisselle, pas de porte, seulement un trou au sud...
Dans le fond de la cabane, une sorte de niche sert de bibliothèque. Leroy écrit beaucoup sur une planche posée sur ses genoux. Il reçoit beaucoup de docteurs, notaires,...Il donne un coup de main dans les fermes pour avoir son pain et mange surtout des pommes de terre.
La famille Guihot du hameau de la Débourgère le reçoit souvent. La fille aînée Jeanne-Marie lui coupe les cheveux et taille sa barbe. M. Leroy n'est pas sale et n'a ni poux, ni puces. La Débourgère est une ferme isolée ; la famille Guihot compte cinq personnes, la fille aînée, Jeanne étant née en 1915 (sa vocation de coiffeuse était donc précoce).
A la messe, il se place dans la chapelle des hommes et interpelle le prêtre pendant le sermon. Il est même virulent. Il parle toujours de Chicoutimi au Québec, de coïncidences et de concordances...
Chaque matin, l'ermite venait à la métairie du Point-de-Vue où les Blandin lui remettaient des vivres. Mais depuis le 24 octobre 1929, plus de Pierre Auguste.
L’octogénaire ne jouissait plus de ses facultés mentales, disait-on. On croit savoir qu'il était parti à pied pour se confesser à Abbaretz. Sans doute était-il allé droit devant lui, sans s'occuper des obstacles ni des misérables contingences terrestres...
Épuisé probablement, il fut pris d'une syncope sur la route.
Près d'une semaine après sa disparition du Point-de-Vue, deux cultivateurs, Louis Renou et Jean Garaud, découvrirent, dans un champ près du village de La Colle à Marsac-sur-Don, un pauvre vieux qui agonisait.
Ils ne se doutaient pas qu'il s'agissait du vieil original de Guénouvry. Pierre Auguste Leroy est décédé là, dans une étable, celle de Pierre Marsac, malgré les soins prodigués par un médecin de Nozay, le docteur Méraud.
Le lopin de terre avec la cahute revint aux Blandin. Au remembrement, au milieu des années 60, les sapins furent arrachés, les pierres enlevées au bulldozer, la butte à Leroy arasée...Ainsi va la vie.
Bibliographie :
Pierre-Auguste Leroy est l’auteur de nombreux ouvrages traitant de pédagogie et de ses visions mystiques, dont :
- Études de langues ; réforme de l’enseignement [...] (Québec, 1874) ;
- Thèmes, règles et vie d’Agésilas : nouvelle méthode pour apprendre le latin en peu de temps (Québec, 1874) ;
- Pour et contre, réforme de l’enseignement : nouvelle méthode pour apprendre les langues en peu de temps (Québec, 1875) ;
- l’Enfant et l’Éducation (Québec, 1877) ;
- Ensemble du système (Québec, 1877) ;
- Gage de la victoire (s.l., 1878) ;
- Lumen in cœlo, le mot de l’énigme : explication de la prophétie de St. Malachie (Québec, 1881) ;
- Lumen in cœlo, la fin du monde : nous sommes aux derniers jours du monde (Québec, 1885) ;
- Lumen in cœlo, le futur pape : laissez passer la justice de Dieu (Nantes, France, 1885) ;
- En avant, Œdipe ; où est l’étoile ? (s.l., [1886]).
Leroy a également fondé, à Québec en 1876, le journal la Volonté ; celui-ci cessera cependant d’exister au début de l’année suivante.
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