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dimanche 28 novembre 2010

La Pharmacie Adam : 5 - Crésyl Horse Saloon

La Pharmacie Adam pose de vraies questions...et y apporte de vraies réponses : comment désinfecter, par exemple est un vrai sujet.

Comme on peut le voir les réponses sont plutôt simples et de bon sens et toutes à base de Crézyl, produit miracle pour assainir poulaillers, étables , clapiers et porcheries.



Même remarque que dans le post précédent sur le rôle éducatif et hygiénique des autorités locales.

On voit là encore le commerce pointer son nez, à la fin : Le Crésyl oui, mais....

le Crésyl supérieur DESINFECT !

La Pharmacie Adam : 4 - Les Poules (I)

Les poules sont un souvenir d'enfance personnel lié à La Hyonnais.

Ma Grand-mère Gustine en élevait et, en y réfléchissant, peu de familles (deux, en réalité) de La Hyonnais en faisait autant : les lapins étaient plus répandus.

En fait, en tant qu'enfants, nous n'aimions pas ces animaux stupides. On les coursait et ils s'ébrouaient en gloussant dans un nuage de poussière (l'été).

Sur la photo ci-dessous de Grand-mère Gustine déjà postée sur ce blog, on voit le poulailler : c'est le petit bâtiment devant lequel elle pose qui est en fait une ancienne porcherie. Une espèce de cage assez haute avait été installée devant, dont on aperçoit le grillage et un poteau de bois, à côté des niches à lapins.



On y entrait par une porte fragile qu'on ne voit pas sur ce cliché.

A l'intérieur, de vielles barriques formaient des petites cabanes pour les volatiles : c'est là, bien sûr, qu'on venait chercher les oeufs.

C'était toujours une petite émotion d'enfant de la ville que de venir recueillir le fruit d'une ponte.

Plus étrange, l'existence d'un oeuf en plâtre au nom intrigant : le "niâ"...



Je n'ai pas le souvenir qu'on s'occupait particulièrement de la santé des habitants du poulailler, sauf une fois de temps en temps, à l'occasion d'un rôti !

Et pourtant, la Pharmacie Adam disposait de tout ce qu'il fallait !




Commençons en effet par le commencement : la prévention.

Cet aspect du problème est abordé de façon curieuse par la publicité ci-dessus. En effet, on part de l'hypothèse que la maladie est déjà installée (bonjour la prévention!).

En fait de prévention, il s'agit de contrôler la situation et de prévenir une extension de la maladie. On remarquera que Toni-poules, la "sauvegarde de votre basse-cour", n'est qu'un des éléments du plan d'actions qui en comprend d'ailleurs de fort radicaux. On se demande en fait ce qu'apporte vraiment ce produit...

Finalement, on a plutôt l'impression que la Pharmacie Adam, prescrivant principalement des conseils pratiques non commerciaux, s'inscrit dans le mouvement hygéniste propre à l'esprit progressiste républicain que l'Ecole et les Autorités Civiles (ou non) déployaient jadis.

Heureusement pour le commerce qu'il reste des maladies de poules à traiter et la ponte à améliorer : affaire à suivre...

samedi 13 novembre 2010

Le Train passe à Beslé

La ligne de chemin de fer de Rennes à Redon existe toujours, bien sûr, mais c'était encore un projet il y a environ 150 ans.

Un journal d'époque, dans son édition du 3 février 1858, la...



...se fait l'écho des difficultés rencontrées et de l'avancement des travaux : on y apprend en particulier que dans la partie marécageuse en aval de Beslé, les remblais ont été particulièrement problématiques :

La Pharmacie Adam : 3 - Si votre vache fait la bourrique

Avec les bêtes, faut se méfier.

Et les femelles sont à l'évidence particulièrement sournoises.

Voici un autre extrait intéressant du catalogue de la Pharmacie Adam. Ce n'est bien sûr que de la publicité, mais ces deux pages valent vraiment leur pesant de nougatine et de rostbeef.

L'accroche publicitaire peut laisser rêveur : "le Génésol A fera témoigner vos femelles".

On imagine plein de choses : une sorte de penthotal pour faire parler les vaches. Mais qu'auraient-elles donc à avouer ?

L'explication vient naturellement : suite à une mauvaise nourriture, ces braves bêtes sont crevées et n'ont pas envie de se farcir un taureau : "elles ne manifestent pas le désir du mâle". Le coup de la migraine, quoi !

Pour leur apprendre à vivre, rien ne vaut que de leur saoûler la tronche et de les droguer au Génésol A : un bon coup de cidre et la partie de jambes en l'air va commencer.

Notez bien qu'on n'est pas au bout de nos peines. Car ces sales bestiaux peuvent encore n'en faire qu'à leur tête et "ne pas vouloir retenir" ! On touche le fond !

Heureusement, la Pharmacie Adam veille et il faut alors passer au plan B (Génésol) et rien ne vaut un seconde tournée de cidre pour arranger les choses.

Si la vache tient encore sur ses jambes, on n'est bien sûr pas à l'abri quand même que le vélage tourne au vinaigre. Pas de problème : il reste encore moyen de passer au plan C (sans doute avec un bon coup de cidre).




Si au bout de tout ça, le veau et la vache ne sont pas au top de leur forme, il doit bien rester le Génésol D(écès), à prendre sans doute au cul de la barrique.

Mais la pub ne le dit pas.

dimanche 7 novembre 2010

La Pharmacie Adam : 1 - La Samaritaine

La Pharmacie Adam correspond à la Pharmacie de la place de l'église et j'y suis inscrit avec ma petit carte Vitale.

L'établissement ne date pas d'hier et on y voit encore un peu les vestiges sacagés de la vieille officine d'antan, avec ses bocaux mystérieux aux noms latins inquiétants, ses mortiers, ses belles étagères de bois.

Voici une ancienne représentation extérieure de ce vénérable lieu, qui date d'avant Adam (si j'ose dire...) :



On note l'attroupement devant la pharmacie, déjà, signe que sans doute rien n'y manquait pour le bonheur des hommes, des bêtes et des plantes.

Et en effet, au moins pour les animaux (mais ça devait marcher pour les hommes) on y trouvait tout, comme à la Samaritaine :



Le virus rouge, météorifuge...quelle poésie....

La Pharmacie Adam : 2 - Le cidre

Comme je l'ai dit précédemment, j'ai trouvé un "prospectus" de la bonne vieille Pharmacie Adam, ainsi qu'un catalogue publicitaire de bons produits Adam....pour les animaux et pour le cidre !

Commençons par les hommes, avec ce prospectus rose qui vante un "rince-fûts" idéal et pas cher, pour disposer d'un bon cidre :



Mais ce n'est pas suffisant et, plus généralement, c'est tout le processus du cidre qui fait l'objet de l'attention de la Pharmacie Adam.

Comme il paraît difficile de "guérir" ce breuvage, il faut l'empêcher de tomber malade : c'est imparable. Et justement, ça tombe bien, il existe l'Anti-Ferment qui est le défenseur du cidre et de l'orphelin.

Bien entendu, faudrait voir à ce que les fûts ne sentent pas la mort : ce n'est pas pour rien que la Pharmacie Adam se décarcasse : avec le Rince Fûts Adam, ça sent la rose (enfin ... : la pomme).

Et comme après tout ça on n'a pas que ça à faire, on mettra un peu de Poudre Accélérante (Adam...) pour que les levures agitent leurs petits bras et pédalent un peu plus vite.



On peut se demander si après un tel traitement le buveur de cidre ne tombait pas malade...: sûrement que le catalogue pour guérir les hommes avait alors les bons remèd' !

Pratiques funéraires d'antan

Là, on ne rigole plus : je voudrais parler de la mort.

En lisant les vieux actes de décès on découvre (ou redécouvre) des pratiques anciennes, qui jettent une lumière sur les usages ou les préoccupations de nos aïeux.


Je m'inspire pour ce post d' actes relatifs à deux de mes anciens parents.


L'un, Mathurin Monnier, est décédé au village de La Brulais à Pierric vers 1800 (précisément le 14 ventôse an VI) et l'autre, Vincent Guérin, est mort à Guémené dans sa maison du Calvaire, section (frairie) de Saran, en 1796 (18 fructidor an IV).

Visiblement, le constat de décès relève des prérogatives de l'officier municipal. A cet effet il doit par conséquent voir le défunt.


Dans le premier cas, on découvre qu'en cas de décès, il y avait, à Pierric, un local prévu pour recevoir les cadavres où ensuite l'officier municipal venait constater la situation avant d'autoriser l'inhumation.





Dans le second cas, l'officier se rend au domicile du décédé, mais ce qui étonne c'est la formulation retenue vers la fin de l'acte de décès à la fois crue et maladroite, relevant quasiment de la langue parlée alors qu'il s'agit d'un imprimé administratif.


L'officier municipal s'étant rendu sur les lieux, y déclare en effet : "(avoir) effectivement trouvé un cadavre humain mort".




Comme si d'une part on pouvait s'attendre à trouver autre chose qu'un cadavre humain ; et comme si surtout, un cadavre pouvait ne pas être mort !

lundi 1 novembre 2010

Avessac : distribution de calottes à l'enterrement

Il y a eu une période bénie où l'anticléricalisme s'en donnait à coeur joie...
Voici un article issu d'un périodique anticlérical d'avant la guerre de 14, qui relate les démélés d'un "paroissien" d'Avessac (ou plutôt de sa veuve) au moment de son enterrement.
Le journal en question s'appelle "La Calotte" et il s'agit de l'édition du 16 juin 1912.

Amis, appréciez :



Le secret de la saucisse de Francfort est (sûrement) parti de Balleron

Il s'en passe de belles dans nos campagnes, si j'en crois ce qu'on lit dans l'Ouest-Eclair du 13 janvier 1916 !


Non ! il ne s'agit pas d'une quelconque Matahari vendant de pauvres secrets militaires aux Boches : non, c'est bien pire !


Là, on touche à l'espionnage industriel, au pillage du fonds gastronomico-culturel de notre patrie, celui dont les effets durent encore.

Jugez-vous même ce crime dont bruissent les colonnes de l'ancêtre de notre Ouest-France :




Le journaliste de Ouest-Eclair qui écrit ces lignes, est tellement ému par l'énormité de la chose, que "Balleron" devient "Balcon". Sans doute était-il aux premières loges...

On relèvera toutefois la sobriété de l'article, indice que l'enquête n'était sans doute pas terminée et que tous les tenants et aboutissants n'étaient pas encore mis à jour.

Ce qu'il ne dit pas en effet, mais que l'on peut bien dévoiler aujourd'hui à la lueur des archives militaires, c'est que la personne qui a acheté les bonnes saucisses de Balleron était un agent de l'Abwehr de l'époque !


Et c'est ainsi, que forts d'un échantillon de 35 saucisses de Guémené-Penfao, chimistes et industriels allemands n'ont eu évidemment aucun mal à concevoir la saucisse soit-disant de Francfort.