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dimanche 14 octobre 2012

Place aux Simon (2) : Fidèle II


J’ai envie de parler aujourd’hui de Fidèle II Simon. « II », car il est le fils de son père Fidèle 1er Simon qui fut maire de Guémené, comme le père de celui-ci, François fondateur de la dynastie. J’ai évoqué la vie et l’œuvre de ce dernier dans un post récent.

Fidèle Simon deuxième du prénom est né à Guémené-Penfao le 6 août 1837.

Contrairement à ses deux ancêtres, Fidèle II va finir sa vie politique comme maire de Guémené et non la commencer.

Après la chute du Second Empire en 1870, en effet, vierge de tout mandat, il va représenter à l’Assemblée Nationale française le département de la Loire-Inférieure consécutivement aux élections du 8 février 1871. Il sera ensuite député de 1876 à 1885, puis en 1889.

Il entre donc dans la carrière à 34 ans. Jusque là, il n’est pas resté manchot : de son ordinaire, Fidèle II était en effet marchand de bois et propriétaire (ce dernier statut paraissant - à l’époque - un métier)

Son premier succès politique ne laissait présager d’aucune carrière politique brillante. Elu dernier de sa liste, un journal (l’Union Bretonne) favorable au régime bonapartiste déchu avait fait campagne pour lui !

Il prit place au centre gauche (ce qui ne mange pas de pain) et, partisan de Thiers, vota pour la paix avec l’Allemagne de Bismarck, à l’instar des autres républicains modérés.

Il vota paraît-il  aussi pour la « pétition des évêques » tentative pour venir militairement restaurer le pouvoir temporel du Pape à Rome (très catho quand même, le Fidèle II). Il se prononça aussi contre le service de trois ans, contre la démission de Thiers, contre le septennat, contre le ministère de Broglie, pour l'amendement Wallon et pour les lois constitutionnelles.

Bref, on ne sait plus trop quels étaient les enjeux de tout cela, mais on peut dire qu’il se trouva présent à un moment crucial du rétablissement du régime républicain en France, lequel devait durer 70 ans.

Ainsi, lors des tentatives de restauration monarchique, il avait déclaré, dans une lettre à ses électeurs, « qu'il s'opposerait énergiquement à la restauration de la monarchie traditionnelle ». La tournure de la phrase laisse quand même entendre que s’il s’était agi d’une monarchie non traditionnelle, alors peut-être…

Parallèlement à son activité au Parlement, il fut Conseiller général du canton de Saint-Nazaire fin 1871. Il rata le Sénat en 1876, mais regagna l’Assemblée peu après.

Réélu le 28 octobre 1877 et le 21 août 1881, il siégea au sein de la Gauche Républicaine et il soutint la politique scolaire et coloniale du gouvernement.

Sur une liste républicaine toujours, il échoua à se faire à nouveau réélire le 4 octobre 1885 où toute la liste conservatrice de son département fut élue, et aux élections sénatoriales de 1886 comme à celles de 1879.

Fidèle Simon décide alors de ne plus se représenter.

Il se fait cependant élire maire de Guémené en 1888. Il le restera jusqu’en 1904.

Pourtant, en 1889, « cédant aux instances d'un très grand nombre de républicains », il se porte à nouveau candidat dans la 1ère circonscription de Saint-Nazaire, sollicitant des électeurs un cinquième mandat législatif « pour défendre la République menacée par la coalition révisionniste », République qu'il a contribué à fonder en 1875 et qu’il a défendue.

Le 12 septembre 1889, il n'obtient que 6.088 voix contre 7.358 à Maillard, candidat conservateur. Mais au second tour de scrutin, le 6 octobre, il l'emporte - de justesse il est vrai - sur son concurrent par 8.458 suffrages contre 8.452 sur 17.003 votants. Génial !

Siégeant comme jadis sur les bancs de la Gauche Républicaine, il est nommé membre de diverses commissions et présente plusieurs rapports sur des projets mineurs et intéressant surtout son département.

En 1893, Fidèle Simon ne se représente définitivement pas. Retiré de la vie politique, y compris locale à partir de 1904, il meurt à Pléchatel (Ille-et-Vilaine) le 5 mai 1911.

Marié à Caroline Perrin, il était le père d’Adolphe Simon, maire de Guémené après son père et jusqu’en 1919, qui clora la saga politique familiale.

En guise de dessert, appréciez donc la bouille de Fidèle modéré :



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