En quittant Beslé par le sud, si l’on tourne à gauche à
hauteur du cimetière et qu’on longe la route vers le lieu-dit la Grenouillère, on peut
atteindre un vieux moulin près d’un bosquet.
De même, en quittant Beslé par la route de Pierric, à 300
mètres vers le hameau de Richebourg, une route part à droite vers la butte de
Plaisance où trône un autre moulin.
Les chemins sont différents, mais 150 mètres seulement
séparent les deux édifices.
Un inventaire fiscal de 1836 permets de connaître les
différents bâtiments importants que comptait Guémené à cette époque. Des deux
moulins, un seul est mentionné, un seul fonctionnait donc (existait ? ) à
ce moment : celui de la Grenouillère. Il est donc à présumer que celui de
Plaisance est postérieur.
Pourtant, le pauvre Grenouillère eut à subir la loi de
l’imposant Plaisance. C’est à vrai dire ce que colporte la rumeur. On raconte
en effet que les ailes du premier furent démontées à la demande du meunier de
Plaisance.
Ce meunier devait avoir le bras non moins long que les ailes
de son moulin, car il aurait réussi à faire valoir auprès du Comte (?) que les
ailes du moulin de la Grenouillère lui volait son vent…On imagine les échanges entre voisins...
Tout cela sent bien entendu sa légende : d’ailleurs, une
carte postale datant du début du siècle dernier, révèle l’édifice dans sa blanche splendeur ailée…
Et d’ailleurs Grenouillère eut sa revanche en quelque
sorte : la même carte postale montre en fait l’entrée de la mine d’or qui
se trouve au pied de ce moulin et dont l’exploitation fut entreprise par des
allemands avant 1914.
Cela est à voir page 114 d’un ouvrage intitulé « les perrayeurs » (évoqué
dans un post récent), que l’on peut se procurer à l’Office du tourisme de
Guémené (notamment). S’il vous tombe dans les mains, vous pourrez apprécier à la
même page, un poème intitulé comme il se doit « les ailes brisées », traitant de la douloureuse légende
du moulin mutilé de Grenouillère que, toujours à l’affût des curiosités littéraires, je recommande à votre lecture.
Composé en 1991 par le maire divers droite de
Moisdon-la-Rivière, en goguette vers Beslé, ce poème en alexandrins
de mirliton dédié au curé de Marsac (!), exprime en vérité que ce magistrat
municipal était probablement plus doué pour inaugurer les chrysanthèmes que
pour la poésie.
Comme quoi, le moulin à paroles n’est jamais bien loin du
moulin à vent…
Je joins ci-dessous un lien vers le site intéressant d’un
particulier qui parcourt la France en quête de ses moulins et sur lequel on peut voir des photos des deux moulins "rivaux "de Beslé :
J'ajoute une photo de mon cru représentant de loin hélas, l'actuel moulin de Plaisance.
Bon vent !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire