Chose promise, chose due : dans le dernier billet, j'annonçais une enquête de terrain afin de retrouver la première pierre du presbytère posée par Monseigneur de la Hailandière, évêque de Vincennes faisant office de roue de secours lors de cet événement, celui de Nantes étant malade.
Je me suis donc rendu matin auprès du presbytère, appareil photo en main, bien décidé à dénicher la pierre que les petites mains roses de Monseigneur avaient bien voulu bénir et entrueller.
Muni de l'indice selon lequel cette pierre se trouvait dans un contrefort de la façade nord, je m'approchais d'un pas cauteleux de ladite façade, préférant sa partie gauche, pour une raison inconnue.
Evidemment, une première pierre doit plutôt se situer vers le bas d'une construction. J'entrepris donc de me pencher, un peu comme face au Mur des Lamentations.
Je n'eus pas besoin de beaucoup d'ondulations corporelles pour découvrir l'objet de ma recherche : à quelques centimètres du sol, derrière une petite bordure de buis, une large pierre sombre semblait porter des inscriptions.
Un réglage oculaire rapide me permit de distinguer un début de date, accompagné d'une petite gravure plus ou moins en forme de croix de Malte, correspondant à la date connue de l'inauguration de ce bâtiment tant désiré par le curé de Guémené de l'époque, l'abbé Querrion : 7 juin 1864.
Certes le "4" de l'année est un peu effacé, mais qu'importe !
Voici donc, pour le plaisir des yeux et du souvenir, des images de cette première pierre (qui est plutôt la deuxième, d'ailleurs). L'une d'elles permet de voir encore le saint ciment déposé par le saint homme.
Au passage, j'en profite pour révéler un scoop : il n'y a jamais eu d'évêque de Vincennes, en région parisienne.
Mais pour autant Célestin René Laurent Guynemer de la Hailandière n'était pas un imposteur.
Il avait bien été évêque (évêque missionnaire) d'un Vincennes, mais dans l'Indiana, aux Etats-Unis, avant d'en revenir en 1847...et d'y retourner en 1882, les pieds devant, pour s'y faire enterrer.
Par quel mystère ce prélat avait-il atterri si loin de ses bases (il était né à Combourg, au Nord de Rennes) ? - Mystère et boule de gomme...
Bel exploit !
RépondreSupprimerEt puis vous nous ouvrez les yeux, sans en avoir l'air, sur un grand mystère de la religion et de la foi. Car si une première pierre peut également et simultanément être la deuxième, pourquoi ne pourrait-elle pas être la troisième en même temps ?
C'est tout le Mystère de la Sainte-Trinité (au moins pour les deux-tiers) qui s'est miraculeusement trouvé incarné devant votre objectif photographique !
Merci encore.
Tu es Pierre, et sur cette pierre....Oui, les voies du Seigneur sont définitivement impénétrables...A vrai dire, la Religion n'est guère euclidienne, quand on y pense...
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