Là, on ne rigole plus : je voudrais parler de la mort.
En lisant les vieux actes de décès on découvre (ou redécouvre) des pratiques anciennes, qui jettent une lumière sur les usages ou les préoccupations de nos aïeux.
Je m'inspire pour ce
post d' actes relatifs à deux de mes anciens parents.
L'un, Mathurin Monnier, est décédé au village de La Brulais à Pierric vers 1800 (précisément le 14 ventôse an VI) et l'autre, Vincent Guérin, est mort à Guémené dans sa maison du Calvaire, section (frairie) de Saran, en 1796 (18 fructidor an IV).
Visiblement, le constat de décès relève des prérogatives de l'officier municipal. A cet effet il doit par conséquent voir le défunt.
Dans le premier cas, on découvre qu'en cas de décès, il y avait, à Pierric, un local prévu pour recevoir les cadavres où ensuite l'officier municipal venait constater la situation avant d'autoriser l'inhumation.
Dans le second cas, l'officier se rend au domicile du décédé, mais ce qui étonne c'est la formulation retenue vers la fin de l'acte de décès à la fois crue et maladroite, relevant quasiment de la langue parlée alors qu'il s'agit d'un imprimé administratif.
L'officier municipal s'étant rendu sur les lieux, y déclare en effet : "(avoir)
effectivement trouvé un cadavre humain mort".
Comme si d'une part on pouvait s'attendre à trouver autre chose qu'un cadavre humain ; et comme si surtout, un cadavre pouvait ne pas être mort !