Je suis venu quelques jours à Guémené la semaine passée. L'occasion d'y rencontrer pour la seconde fois un homme remarquable et talentueux sur lequel je reviendrai, car il a beaucoup à nous dire et faire entendre...
Grâce à lui, j'ai parcouru le territoire de Massérac dont on peut bien parler dans ce blog guémenéen. Car qui plus que cette bourgade limitrophe peut faire partie du Pays de Guémené ?
Comme on sait, cette bourgade endormie a son sort lié à celui de Saint-Benoît qui en est le père fondateur, et dont le souvenir religieux est toujours vivace.
C'est donc tout naturellement que nous avons marqué toutes les étapes d'un pèlerinage digne de ce nom. Parmi celles-ci, se trouve la Fontaine Saint-Benoît dont on peut admirer l'état actuel par la photo ci-dessous.
Elle vient d'être rénovée par le propriétaire de l'étang que l'on aperçoit à l'arrière-plan. Un petit cartouche "2012", placé au fronton de l'édifice, rappelle et date cette bonne action.
On note au fond de la fontaine, derrière la grille, une petite niche avec une statuette de facture récente.
En contrebas de la grille, à quelques dizaines de centimètres, il y a de l'eau, plutôt claire.
Elle tire son nom de ce que les moines (Saint-Benoît même, peut-être...) venaient aux temps anciens y puiser leur eau, mais aucun caractère miraculeux n'y est spécialement attaché.
Il existe un éclairage sur ce qu'était cette fontaine antérieurement (notamment la statuette centrale) et sur les pratiques religieuses qu'elle inspirait.
Une fois encore, c'est à Paul Sébillot, déjà maintes fois sollicité dans ce blog, folkloriste et anthropologue du Pays Gallo, que je dois ce témoignage ("Petite Légende Dorée de la Haute-Bretagne", Nantes 1897, page 112) :
Non loin de l'ancienne église, au nord de la paroisse et au bord du marais, existe une ancienne fontaine, dite de Saint-Benoît : elle est construite en gros appareil, dans le genre du XIIIème siècle et est surmontée d'une croix de granit.
Elle représente un moine imberbe, vêtu de bure, la tête recouverte du capuce. La main droite retient, appuyé sur la poitrine, un livre peint en rouge ; la gauche, brisée au poignet, est tendue en avant et semble avoir tenu une crosse.
On vient prier devant cette petite statue, et plus d'un ancien, après avoir bu l'eau de la fontaine, embrasse la statue avec une religieuse ferveur.
On trouve facilement cette fontaine : elle est devant l'étang qui se trouve derrière la route qui passe derrière la gare ferroviaire. Elle est, plus simplement, derrière la gare...
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