Ainsi Saint-Yves, fêté le 19 mai, est-il le patron des gens de justice, de la ville et du diocèse de Tréguier (et de plein d'autres lieux, d'ailleurs). De nombreuses chapelles lui sont dédiées en pays bretonnant et en pays gallo (Quintin, Saint-Helen, Caro...).
Voici, pour ce matin, la première, intitulée : "Le Geai de Saint-Yves" qui semble destinée à illustrer bien entendu la puissance du saint et, sans doute, à expliquer la présence d'un objet particulier dans la chapelle (un oiseau de cire, aujourd'hui en tout cas disparu).
Mais à peine le grand farçou avait-il prononcé son blasphème, que ses jambes refusèrent de le mener plus loin et que, saisi d'une fièvre ardente, il dut se faire porter chez lui par ses compagnons de route. Il ne fut guéri qu'en promettant réparation à Saint-Yves et que lorsqu'il lui porta en pèlerinage un oiseau de cire, qu'on vit encore longtemps depuis dans sa chapelle.
Dans notre paroisse de Guémené-Penfao, sur le bord de l'ancien grand chemin qui conduit à Massérac, existe aussi une vieille chapelle dédiée au bienheureux Saint-Yves, que j'ai d'ailleurs déjà eu l'occasion d'évoquer (post : Parlons chapelles).
Non seulement cette chapelle et ses alentours sont remarquables et bien entretenus, mais cette partie Nord-Est de Guémené qui domine le Don est fort belle et je prends toujours beaucoup de plaisir à parcourir le bout de route qui, du moulin du Pont-Esnault conduit à Massérac en passant par Feuilly, le château de Friguel et la chapelle Saint-Yves.
Dans les villages des environs (Pussac, Pussaguel, la Landezais,...), qui sont évoqués dans ce qui va suivre, certains de mes ancêtres ont vécu. Enfin, je dispose d'un petit bois vers le village de la Gaharais qui me rapproche encore de ce coin de Guémené.
On dit que Saint-Yves, puissant protecteur, se souvenant sans doute de son ancien métier d'avocat, plaide volontiers en Paradis la cause de tous ceux qui l'invoquent avec piété et confiance. Mais, aussi digne que compatissant, il tient par contre a ce qu'on ne lui manque pas de respect...
Trois légendes illustrent ce dernier point. On peut les lire dans différents recueils du XIXème siècle accessibles sur le site de la BNF (gallica). La version que j'en donne provient des travaux du Marquis de l'Estourbeillon (Légendes du pays d'Avessac), reproduits dans un ouvrage de Paul Sébillot (Petite légende dorée de Haute-Bretagne).
Il ne fait pas bon se moquer des
saints. Il y a nombre d'années un homme du village de Pussac, situé, comme
chacun sait, tout proche de la chapelle Saint-Yves, et que ses nombreux tours
avaient fait surnommer le grand farçou (farceur)
déblatérait sans cesse contre le saint patron de la frairie, au grand scandale
de ses voisins, et ne manquait pas de dire souvent, entre autres autres plaisanteries, aux gens dévotieux que, si Saint-Yves avait besoin qu'on veille si souvent à sa
chapelle pour l'amuser, il trouverait bien lui, quelque jour, un bon moyen de
le distraire.
Mais notre homme était un fanfaron et son essai ne lui réussit
guère. A quelque temps de là en effet, ayant pris un jeune geai en revenant un
soir de la foire de Fougeray, il n'eut rien de plus pressé, passant devant la
chapelle, que d'y jeter, malgré ses cris, le malheureux oiseau en criant bien
fort ; " Tiens, Saint-Yves, toi qui n'a rien à faire, amuse te (toi) donc o
(avec) cela !"
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire