Aucun souvenir ne me revient de l'église de Beslé : j'imagine assez bien que, quand on venait à Guémené, nous n'y sommes jamais entrés. Ce n'est pas faute d'avoir fréquenté Beslé : on y venait régulièrement, mais pour pécher ou pour boire un coup.
Aujourd'hui, il est bien difficile d'entrer dans les églises, surtout celles des petits bourgs périphériques de Guémené, Beslé ou Guénouvry : il n'y a plus beaucoup de monde, plus beaucoup de messes, plus beaucoup de prêtres...On craint les voleurs...
Il m'a fallu la circonstance d'un concert organisé le 28 décembre dernier pour mettre les pieds dans ce bâtiment.
L'église de Beslé a été reconstruite en 1843 : elle est dédiée à Saint-Pierre et Saint-Paul. Son clocher-porche a été rehaussé à la fin du XIXè siècle. Les cloches qui meublent ce dernier ont été bénies le 1er mai 1938 par l'évêque de Nantes de l'époque, Villepelet. J'ai évoqué cet épisode dans un article précédent.
L'église de Beslé est petite - surtout par rapport à celle, énorme, de Guémené : une nef sans bas-côtés, un petit transept avec deux autels et un petit choeur. Une tribune, côté clocher, domine la nef.
Des vitraux parfois assez récents décorent les baies. Noël oblige, une crèche avait été disposée (ainsi qu'un grand sapin) et des grands rois-mages se tenaient à genou près de l'un des autels du transept. Ici et là des bannières anciennes sont accrochées aux murs.
Voici donc quelques photos de l'intérieur de l'église prises lors du concert du 28 décembre dernier, concert de chants de Noël gentillets, interprété par deux jeunes femmes gentillettes et timides.
D'abord deux vitraux de la nef que l'on doit à Henry Uzureau et qui datent des années 1940. J'ai raconté l'histoire du premier, hommage d'un père à son fils mort à la guerre de 14, dans un article récent.
Lui fait face un autre vitrail, du même maître verrier, daté énigmatiquement du 3 août 1943. Il représente un prêtre auréolé vêtu à l'ancienne, tenant une balance dans les plateaux de laquelle sont une homme et une femme, un Breton et une Bretonne (la balance penche du côté de l'homme....). Il lève la main droite avec deux doigts repliés et paraît bénir qui le regarde.
Lui fait face un autre vitrail, du même maître verrier, daté énigmatiquement du 3 août 1943. Il représente un prêtre auréolé vêtu à l'ancienne, tenant une balance dans les plateaux de laquelle sont une homme et une femme, un Breton et une Bretonne (la balance penche du côté de l'homme....). Il lève la main droite avec deux doigts repliés et paraît bénir qui le regarde.
D'autres vitraux occupent la nef. On note les initiales "H.M." ou "M.H." "Y.D." ou encore le nom de Yves Dehais. Ces oeuvres semblent dater des années 1970. Yves Dehais fut un artiste nantais, né en 1924 et décédé récemment (2013), qui ouvrit son atelier à Nantes en 1948 avec un Compagnon du Devoir, rue de la Bastille, et dont l'oeuvre est présente en Loire-Atlantique.
Est représentée une allégorie de la Pentecôte, les apôtres étant répartis de part et d'autre de l'entrée d'une sorte de temple à fronton, devant lequel se tient une femme (Marie ?) : tous reçoivent une langue, ou plutôt une larme, de feu sur l'auréole.
Ailleurs, un Christ ressuscite et sort de son tombeau devant un soldat en armure endormi et une femme qui tient son visage dans ses mains.
On trouve encore une verrière (non attribuée) célébrant la mission de 1959, en écho à l'année mariale 1958 : Bernadette Soubirous pieds nues est agenouillée devant la Vierge, tout près d'un ruisseau.
Enfin, quelques vitraux plus classiques dédiés l'un à Jeanne d'Arc et l'autre à Saint Michel. La sainte porte l'armure enveloppée d'un manteau bleu à fleurs de lys. Elle tient à la main son épée et un étendard blanc à fleurs de lys également. Pour une raison obscure, elle pose devant une rideau sombre à motifs floraux.
L'archange, pour sa part, terrasse tranquillement un dragon rouge à corps de gros asticot, qui fait une drôle de bobine. Il a de belles ailes blanches dans le dos et une cape rouge. Lui aussi pose devant un rideau à motifs. Une inscription se trouvait au bas du vitrail dont on aperçoit plus que trois lettres ("EAU"), pourrait avoir été le nom du maître verrier.
Il restait d'autres vitraux dans le choeur, mais le grand sapin de Noël les cachait en partie.
Sinon, les bannières des antiques frairies de Beslé : trois ont retenu mon attention (mais je crois qu'il n'y en avait pas d'autres).
Une première figure une Vierge à l'enfant. La maman est sur un nuage. Elle est revêtue de vêtements richement ornés tandis que l'enfant tient un globe dans sa main droite.
Une autre bannière du même genre, clouée au mur près d'ex-voto, ne comporte que la Vierge, toujours sur un nuage, auréolée et couverte d'un manteau bleu. Des fleurs sont brodées aux quatre coins de la composition.
Enfin la troisième comporte un Christ tête nue (sans auréole), barbu. Il marche sur un sol piqueté de petites fleurs. Un long manteau marron l'entoure et ses mains présentes des trous.
Dans le transept nord, on trouve une chapelle : dans une sorte alcôve sous un fronton supporté par deux colonnes, siège une Sainte Vierge blanche. Dessous, un autel doté de deux colonnettes, portant un "M" en chiffre et un tabernacle en forme de petit temple dont la porte est marqué d'un ciboire doré.
Devant cette chapelle, l'on a disposé de grands rois-mages un peu écornés qui ont des airs de chiens battus.
Enfin, voici quelques autres photos du concert du 28 décembre, qu'une assistance clairsemée d'une vingtaine de personnes courageuses supporta dans le froid, malgré les "grille-pain" descendant du plafond...Des chansons de France et d'ailleurs chantées d'un petit filet de voix, accompagnées d'un violoncelle, interprétées dans une église glaciale...
Pas sûr qu'elles aient gagné beaucoup d'argent : mais si ces jeunes femmes n'ont pas pris cher, elles ont assurément pris froid !...
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