Il arrive encore qu'au détour des promenades dans le pays, je tombe sur un de ces petits monuments de la piété populaire qui peuplent nos campagnes et dont j'ai tenté une recension par le passé.
Voici donc le dernier avatar de ces découvertes.
C'est en allant à vélo de La Hyonnais à Beslé par les chemins de traverse que je l'ai rencontré.
Il faut surmonter la côte de la Violette et continuer vers Castres (on se demande toujours en passant par là où pouvait bien être le camp romain qui a donné son nom à l'endroit...).
Au sortir de ce hameau vers l'ouest, on prend à droite jusqu'à la Daviais. En poursuivant au nord on atteint bientôt le gros hameau de Beix. A droite en sortant de Beix, la route longe le bas d'un coteau couronné d'arbres. On est au milieu de nulle part, rien ni personne ne vient troubler la quiétude du lieu.
A mi distance de ce coteau, à gauche de la route, posée dans un écrin de verdure, voici l'objet de ma sollicitude que j'appellerai le calvaire de Beix (34).
On imagine bien, aux Rogations, les villageois des alentours suivant prêtres, enfants de coeur et bannières, chantant des psaumes propitiatoires et annonant des Ave et Pater phytosanitaires. Un coup de goupillon par ci, une bénédiction par là.... On imagine dans ce théâtre naturel de verdure, la station de la foule autour du calvaire, les antiennes redoublées, l'espérance d'une bonne récolte, enfin.
Ce petit calvaire de Beix est assez classique mais plutôt intéressant.
Une croix de métal peinte d'un gris argenté et tressée de feuillages est supportée par un socle de pierres bleues sur lequel est disposé une grande pierre plate.
Une niche creusée à l'avant de ce socle recèle une statuette.
Le Christ cloué sur la croix ne semble pas d'origine parce que sa relative petite taille ne semble pas adaptée à celle de la croix. Mais après examen, rien ne laisse entrevoir qu'un autre, plus grand, ait pu y être fixé. Ce petit Christ dénote aussi par sa couleur verdâtre un peu malsaine.
Un regard acéré peut découvrir sur la partie verticale de la croix de petites entailles horizontales qui lui donnent un air de tronc d'arbre, et même de bouleau.
La niche en contrebas contient une statuette d'ange un peu rouillé. Il s'agit probablement de Saint Georges ou de Saint Michel, car le personnage, drapé dans une longue robe plissée, tient une épée flamboyante (à lame ondulée) dans sa main droite, et l'on devine, sous ses pieds, la queue d'un dragon.
Ce qui est singulier dans cette composition, c'est que cet ange saurochtone semble curieusement monté sur un petit tabouret, sous lequel se distingue l'appendice caudal de sa victime.
J'en profite pour dire que j'ai également mis à jour l'article d'avril 2014 (La croix et la manière (7)), en ajoutant les photos de la croix du Tahun (29) que j'avais oubliées, et en rendant plus lisible la première carte des implantations de calvaires (région ouest sud-ouest de Guémené).
Bonne promenade et à une prochaine fois.
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