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dimanche 1 novembre 2015

L'oratoire de Saint Benoit de Massérac (2)


Je reviens sur l'oratoire de Saint Benoit de Massérac auquel j'ai consacré un petit article en novembre 2012.

Pour rappel, cet oratoire se trouve en contrebas du hameau de Paimbu, déployé sur un rocher, à la lisière des marais.

Une petite route qui part de Paimbu y conduit.

L'endroit paraît bien désolé.

Sur le coteau arboré se détache une croix de pierre qui toise l'ensemble.





















Une statue une peu peinturlurée du bon Saint Benoît juchée sur un piédestal se trouve un peu plus bas. Le saint tient une longue crosse dans la main droite et un livre posé sur sa poitrine, de la main gauche. Il est vêtu d'une cuculle (ou coule), longue robe à très large manche et capuche. Il a un regard triste qui se perd dans le lointain et paraît regretter le temps où il était moins seul.





















Une chaire a été placée au bas des rochers juste au-dessus de la route. Celle-ci est formée d'un sol de ciment et d'un garde-fou métallique un peu rouillé au pied duquel une plaque rappelle que l'ensemble fut inauguré (béni ?) le 4 septembre 1859 et dédié à Messire S-B himself, et ce sous le haut patronage d'un certain Adolphe Louvel, au temps où, jeune prêtre, il était vicaire de Massérac.


















L'inauguration de cet oratoire fut certainement une belle fête, avec grand plantée de gens et d'ensoutanés de tous poils, et avec toute la pompe (enfants de coeur, encens, croix et bannières) qui peut seoir à pareille circonstance. Mais le bruit de cette liesse et de cette ferveur s'est évanoui à jamais au-dessus du marais circonvoisin.

Les monuments qui restent sont ainsi comme le squelette d'un corps dont la chair était faite de ces paysans de Massérac, et sans doute des villages de l'autre rive de la Vilaine, de ces prêtres nombreux qui quadrillaient les esprits et qui animaient de leurs cérémonies cette communauté de gens simples.

Mais un monument, quel qu'il soit, n'est et ne reste humain que par ses détails : c'est là que viennent, comme des lapsus, se nicher les intentions ou la personnalité de l’exécutant ou de son commanditaire. Ainsi, si au-delà de la fausse évidence des choses, l'on veut leur remettre un peu de vie et d'intention, d'humble humanité, il faut donc traquer les détails.

Quand on regarde de près la croix du calvaire de l'oratoire, on découvre d'étranges figurations qui me font plus penser à la franc-maçonnerie qu'à la religion catholique. Peut-être est-ce dû à mon ignorance de la symbolique chrétienne, mais convenons au moins que ces figures ne sont pas banales.

Là, au pied de la croix, c'est un entrelacs d'un M et d'un V posé sur un coeur et surmonté d'une croix. Ici (intersection des deux branches de la croix), c'est une sorte de quadrilobe englobant un croix pattée. Ailleurs, c'est une manière de calice surmonté d'une hostie peut-être, posé sur une étoile. Il y a aussi ce chrisme sous lequel on devine une fleur (?) et cet autre objet, - est-ce un ostensoir ? - également souligné d'une étoile.


























Les détails de la chaire sont vus dans l'article publiés il y a trois ans, mais une seconde couche ne nuit pas. D'ailleurs, ces détails ne concernent que la plaque qui gît au pied de cette chair dont le principal mérite est de fournir la date de l'inauguration de ce mémorial à Saint Benoit.

Ce qui est étrange, c'est cette paire d’initiales : S - B, comme un paraphe au bas d'une page intermédiaire de contrat, comme si on ne savait pas qu'il s'agissait de Saint Benoit, comme si on devait un jour l'oublier ou comme s'il fallait indiquer que la parole du prêtre en chaire est celle de Saint-Benoit.






 Oui, c'est ça, je crois que c'est cette dernière interprétation qui est la bonne.


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