La Place Simon est une synthèse intéressante de Guémené. Parking de centre-bourg et croisement de toutes les routes, on y stationne et on y passe. S'y côtoient la partie la plus ensevelie dans le passé du bourg, le Vieux Logis, puis plus bas, l'ancien lavoir et le Grand-Moulin, et plusieurs des derniers commerces survivants de ce même bourg, cafés, crêperie, boulangerie,...
Mais quand on s'y arrête, difficile de ne pas avoir l’œil attiré par une maison, au fond, à l'entrée de la ruelle qui descend vers le Don, bâtiment un peu en retrait et regardant vers l'ouest.
Sa façade présente au premier étage une décoration très originale puisqu'il s'agit d'une "fresque". Une fresque : pas au sens technique du terme, mais dans le sens d'une oeuvre picturale vaste et narrative.
Il n'est pas difficile de savoir qui est l'auteur de cette représentation car elle est signée. J'ai donc demandé à Isabelle Barathon, en charge des affaires culturelles à la Mairie de Guémené, et artiste-peintre par dessus tout, de me faire l'amitié de m'en raconter la genèse.
Plutôt que de paraphraser inutilement son propos, je vous le transcris. Ce sera, en somme, la première interview de ce blog...
"Voici la petite histoire de la peinture murale de la place Simon :
Cette petite maison accueillait encore en 2009 le bureau de l’entreprise de peinture en bâtiment « Couleurs décors ». Les gérants m’ont commandé ce travail pour compléter leur enseigne. Ils m’ont laissé libre choix du sujet.
Ma première idée était de représenter une foire aux chevaux dans l’esprit du magnifique tableau de l’artiste Rosa Bonheur « Le marché aux chevaux de Paris ». Vous devez connaître l’importance des foires de Guémené qui se passaient à la place de l’église actuelle. Mais j’avais très peu de temps pour réaliser ce travail, l’échafaudage ne pouvait pas rester longtemps, j’ai eu peur de ne pas aboutir un ouvrage aussi imposant.
C’est un agriculteur de Guémené-Penfao, Guy Amossé, qui ma servit de modèle pour l’homme qui conduit l’attelage, et le deuxième personnage en bas à gauche est inspiré de la bonne « trombine » de M. Yves Ménager."
Voici maintenant quelques photos de l'oeuvre, prises hier. Je me suis efforcé de montrer les détails de la fresque murale, qu'un simple coup d’œil ne permet pas de remarquer.
En peinture comme en architecture, j'aime les détails. Il me semble qu'au contraire de l'oeuvre globale, les détails ont pour public l'artiste-même et les quelques-uns qui s'y attardent : les scruter est un moyen d'entrer dans une relation plus intime avec le concepteur, permettant d'en mieux appréhender les intentions et les centres d'intérêts.
Voici et appréciez :
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