Rechercher dans ce blog

dimanche 6 avril 2014

Au château de Bézyl


Un des avantages de Guémené est d'être situé au milieu ou à proximité d'endroits magnifiques ou très dignes d'intérêts. On peut donc y passer des vacances sans ennui, pour peu qu'on n'arrive pas à se suffire de ce qu'on trouve déjà sur son territoire.

Sur l'invitation d'amis de Massérac à un concert dimanche dernier dans l'après-midi (je les salue d'ailleurs au passage), j'ai ainsi découvert l'extraordinaire château de Bezyl, sur la commune de Sixt-sur-Aff, à quelque trente kilomètres au nord-ouest de Guémené.

Le déplacement en valait vraiment la peine. Bien sûr il y avait la musique et la prestation remarquable d'une jeune pianiste géorgienne. Bien sûr, il y a la région traversée, toute en vallons et vieux villages qu'inondait un chaud soleil de printemps. Mais le plus singulier reste pour la fin.

Après avoir passé Beslé et la Vilaine, on continue sur Langon que l'on laisse à droite pour aller vers Renac. On file la départementale pratiquement jusqu'à Sixt, mais un peu avant, il convient de tourner à droite.

A à peine deux cents mètres encore à droite, se trouve l'entrée du domaine de Bézyl que garde un petit oratoire dédié à Saint Joachim.

On emprunte alors un chemin plein de nids-de-poules qui traverse un bois avant d'atteindre le coeur du domaine près d'un jardin de camélias.

Bientôt se dresse la surprenante masse du manoir au style si peu attendu dans nos contrées. Devant sa façade sud s'étend une vaste prairie. On distingue à droite d'anciennes écuries transformées en gîtes.

En passant derrière le château, on avise une grosse chapelle dédiée à Sainte-Anne dont l'intérieur n'a pas encore été restauré et qui semble abriter des chauves-souris, si l'on en croit l'écriteau apposé sur sa porte...

A l'arrière, en contrebas, une terrasse ornée de lions surplombe une autre prairie.












L'intérieur est encore plus surprenant.

On pénètre par quelques marches. Passée la porte, d'autres marches, flanquées de deux vases gigantesques, vous conduisent au salon de musique où trône le  piano de concert. D'étranges colonnes aux couleurs vives rappellent, en plus bariolé, les reconstitutions du palais crétois de Cnossos.

Les murs sont décorés de compositions psychédéliques : on se croirait dans un décor de théâtre ou de retour dans les années 70. Un oculus ovale étrangement découpé dans le plafond laisse entrevoir un étage supérieur aussi loufoque que celui où l'on se trouve.

Derrière soi, un immense escalier grimpe justement à l'étage. Il marque un palier à mi-hauteur, surplombé de trois magnifiques verrières Art-Déco.









L'histoire du château est elle-même assez curieuse.

Vers 1877, un marquis de Lanascol - vieille noblesse bretonne -, le fait construire. Sans doute ce noble personnage a-t-il voyagé en Italie car le style du bâtiment rappelle furieusement celui des villas palladiennes entre Vicence et Venise, le long du fleuve Brenta : fronton, colonnades...

On connaît ensuite un baron de Laage de Bellefaye, comme propriétaire vers 1900. Le château est ensuite vendu dans les années 1930.


Pour une raison ignorée des chroniques, le bâtiment finit par être laissé à l'abandon, tant et si bien que le dernier étage s'écroule vers 1970.

Au début des années 2000, une famille néerlandaise rachète le domaine de 96 ha et entreprend sa restauration.

Cette famille était en partie présente dimanche passé, lors du concert (fille, mère et grand-mère) et assurait les honneurs de la maisonnée auprès des invités. Ce fut ainsi que le concert fut suivi d'un apéritif où ces braves femmes bataves passaient les petits fours...

Je renvoie vers le site de ce domaine car on peut y consulter une galerie de photos bien plus riche que celle que j'ai rapportée et y lire des compléments intéressants sur ce magnifique endroit.

http://www.chateaudebezyl.com/indexfr.html

Si vous ne le connaissez déjà, puissiez-vous vous y rendre (itinéraire ci-après) !



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire