Si par aventure, venant de Mézillac, vous traversiez le
village de Claye, à droite avant d’arriver à Guénouvry, vous auriez peine à
croire qu’il y avait jadis ici un fort beau manoir.
Et pourtant, il y a bien longtemps y demeurait le sire de
Claye, brave chevalier de nos pays, qui y menait bon train avec son épouse et
ses compagnons d’armes.
Hélas ! il déplora la perte précoce de cette épouse et
ne put trouver consolation que dans la pratique effrénée de la chasse. Chaque
jour on pouvait ainsi l’apercevoir chevaucher à travers bois et landes, accompagnés de ses
compagnons et de sa meute, courir sangliers, cerfs ou chevreuils.
Une bête, pourtant, résistait à ses assauts : c’était un
grand vieux cerf qu’il poursuivait depuis longtemps mais qui ne se laissait pas
atteindre.
Il advint qu’au jour de Pâques, un piqueur avisa le pied dudit grand cerf tout près du
manoir. Le sire de Claye s’apprêtait avec sa maisonnée à partir à la messe
quand le piqueur vint l’avertir de sa découverte.
Un des chevaliers présents eut beau lui rappeler que son devoir en ce
jour de Pâques était d’assister à la messe : le seigneur des lieux lui
répondit en le rassurant qu’il forcerait la bête avant le Saint Office, de
sorte qu’il pourrait bien honorer son devoir.
Le sire de Claye fit alors sonner le rassemblement et la
troupe partit au galop.
On galopa par monts et par vaux, par landes et par
bois : mais le vieux cerf toujours se dérobait.
Soudain au détour d’un vallon, le cheval du sire de Claye
s’arrêta brusquement, projetant son cavalier à terre. Au loin, la clochette de
la Chapelle Saint-Georges sonnait l’Elévation : bientôt la messe serait
dite. Pris de remord, le sire de Claye se releva pour remonter à cheval et se
précipiter à la messe.
Mais ses jambes étaient lourdes, lourdes comme pierre. Il
jeta un regard circulaire sur sa suite et sa meute, et même au loin sur le
vieux cerf. Tous étaient pétrifiés, transformés en quelque sorte en menhirs.
Bientôt lui-même ne fut plus qu’une masse de pierre inerte.
Ainsi Saint-Hubert punit le chasseur impie et l’on pouvait
voir encore, naguère, vers Tréguely, Le Verger, Ligançon ou vers le Luc, la
cohorte des carrosses, piqueurs, chevaux et chiens immobiles pour l’éternité, dispersés dans les
landes.
Sans doute cette légende permet-elle de rendre compte des
traces nombreuses laissés par les Celtes sous forme de mégalithes, dans la
région de Guémené et au-delà.
On en trouve un peu partout citons les
« Demoiselles » à Langon, sur la Lande du Moulin, un alignement dont
voici une représentation trouvée dans une revue des années 60.
Mais pour revenir sur Guémené, on peut signaler la présence au Tahun d’un menhir renversé qui mesure 3m 25 de long
sur 3m de large et 1 m 30 d’épaisseur.
Ma source d’information révèle que les besoins de
l’agriculture moderne ont conduit à vandaliser ces vestiges celtes. Ainsi, un
propriétaire de Ligançon dont je tairai le nom, se vantait d’avoir fait
détruire une quarantaine de ces mégalithes présents sur ses
« métairies » (on est dans les années 60), au-dessus du village du
Verger…
Quand au menhir représentant le grand cerf (un soit-disant "menhir de Lan-Sé" dont je ne retrouve pas la trace, pas même en Chine !), on pourrait le voir très au loin, vers l'Isac qui arrose Fégréac, le sud de Plessé et Blain. C'est dire si cette bête "eut grand' pou"...
Quand au menhir représentant le grand cerf (un soit-disant "menhir de Lan-Sé" dont je ne retrouve pas la trace, pas même en Chine !), on pourrait le voir très au loin, vers l'Isac qui arrose Fégréac, le sud de Plessé et Blain. C'est dire si cette bête "eut grand' pou"...
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