Rechercher dans ce blog

mardi 17 juillet 2012

La Légende du sire de Claye et de la chasse Saint-Hubert



Si par aventure, venant de Mézillac, vous traversiez le village de Claye, à droite avant d’arriver à Guénouvry, vous auriez peine à croire qu’il y avait jadis ici un fort beau manoir.

Et pourtant, il y a bien longtemps y demeurait le sire de Claye, brave chevalier de nos pays, qui y menait bon train avec son épouse et ses compagnons d’armes.

Hélas ! il déplora la perte précoce de cette épouse et ne put trouver consolation que dans la pratique effrénée de la chasse. Chaque jour on pouvait ainsi l’apercevoir chevaucher à travers bois et landes, accompagnés de ses compagnons et de sa meute, courir sangliers, cerfs ou chevreuils.

Une bête, pourtant, résistait à ses assauts : c’était un grand vieux cerf qu’il poursuivait depuis longtemps mais qui ne se laissait pas atteindre.

Il advint qu’au jour de Pâques, un piqueur avisa le pied dudit grand cerf tout près du manoir. Le sire de Claye s’apprêtait avec sa maisonnée à partir à la messe quand le piqueur vint l’avertir de sa découverte.

Un des chevaliers présents eut beau lui rappeler que son devoir en ce jour de Pâques était d’assister à la messe : le seigneur des lieux lui répondit en le rassurant qu’il forcerait la bête avant le Saint Office, de sorte qu’il pourrait bien honorer son devoir.

Le sire de Claye fit alors sonner le rassemblement et la troupe partit au galop.

On galopa par monts et par vaux, par landes et par bois : mais le vieux cerf toujours se dérobait.

Soudain au détour d’un vallon, le cheval du sire de Claye s’arrêta brusquement, projetant son cavalier à terre. Au loin, la clochette de la Chapelle Saint-Georges sonnait l’Elévation : bientôt la messe serait dite. Pris de remord, le sire de Claye se releva pour remonter à cheval et se précipiter à la messe.

Mais ses jambes étaient lourdes, lourdes comme pierre. Il jeta un regard circulaire sur sa suite et sa meute, et même au loin sur le vieux cerf. Tous étaient pétrifiés, transformés en quelque sorte en menhirs.

Bientôt lui-même ne fut plus qu’une masse de pierre inerte.

Ainsi Saint-Hubert punit le chasseur impie et l’on pouvait voir encore, naguère, vers Tréguely, Le Verger, Ligançon ou vers le Luc, la cohorte des carrosses, piqueurs, chevaux et chiens immobiles pour l’éternité, dispersés dans les landes.




Sans doute cette légende permet-elle de rendre compte des traces nombreuses laissés par les Celtes sous forme de mégalithes, dans la région de Guémené et au-delà.

On en trouve un peu partout citons les « Demoiselles » à Langon, sur la Lande du Moulin, un alignement dont voici une représentation trouvée dans une revue des années 60.



Mais pour revenir sur Guémené, on peut signaler la présence au Tahun d’un menhir renversé qui mesure 3m 25 de long sur 3m de large et 1 m 30 d’épaisseur.

Ma source d’information révèle que les besoins de l’agriculture moderne ont conduit à vandaliser ces vestiges celtes. Ainsi, un propriétaire de Ligançon dont je tairai le nom, se vantait d’avoir fait détruire une quarantaine de ces mégalithes présents sur ses « métairies » (on est dans les années 60), au-dessus du village du Verger…


Quand au menhir représentant le grand cerf (un soit-disant "menhir de Lan-Sé" dont je ne retrouve pas la trace, pas même en Chine !), on pourrait le voir très au loin, vers l'Isac qui arrose Fégréac, le sud de Plessé et Blain. C'est dire si cette bête "eut grand' pou"...

Sinon un site référençant les sites mégalithiques de Bretagne, notamment de Loire-Atlantique :


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire