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dimanche 5 août 2012

Cimetière monumental


J'ai déjà mentionné dans le post consacré à la tombe de Marie Stevent, la fidèle servante des de Becdelièvre, que "mes" tombes se situaient dans la partie ancienne du cimetière, ce qui m'offre, à chaque fois que je m'y rends pour les visiter, l'opportunité de traverser et de regarder le grand nombre de vieilles croix qui en peuplent le ciel et de vieilles tombes qui en jonchent le sol.

Le cimetière d'une petite commune concentre de nombreux centres d'intérêts. D'abord, il est peuplé d'ancêtres et de cousins : c'est, en somme, un rassemblement familial de grande ampleur, une sorte de "cousinade post mortem" : on s'y sent un peu chez soi, entre soi.


Ensuite, les vivants, souvent peu soucieux de décorum domestique pour eux-mêmes si leur statut social ne le requiert pas, sont à l'inverse préoccupés de rendre hommage aux morts et de leur faire une "belle" tombe si, toutefois, leurs moyens les y autorisent. L'art, quelques fois, y surgit d'un élan de douleur privée : tombeaux imposants, chapelles élancées, bustes sculptés, croix ouvragées....

Mais ce qui m'amène aujourd'hui à parler du cimetière de Guémené est un petit monument discret, situé également dans "mon quartier" qu'on ne remarque plus guère. Longtemps d'ailleurs, je l'ai bêtement pris pour une tombe.

Il s'agit de la croix du cimetière, probablement le dernier vestige authentique des tous débuts de cette cité des morts de Guémené.

En voici trois photos.



























C'est donc une croix forgée, légère, dont les bras et le corps sont composés d'une alternance de losanges et de cercles. Une étoile cerclée ponctue chacune des trois extrémités libres de l'emblème.

La croix est ancrée dans un socle de maçonnerie, qui s'affine vers le sol, composé de longs morceaux de schiste bleu. Une pierre d'ardoise d'un seule tenant, ouvragée, recouvre ce socle.

On remarque qu'au pied de la croix un millésime est indiqué : 1832, année où ont, en ce lieu, débuté les sépultures.

Je ne connais pas les artistes, maçons, sculpteurs de pierre, ferronniers qui ont participé à cet ouvrage vieux désormais de 180 ans.

La décision d'inhumer dans le nouveau cimetière, celui que nous connaissons aujourd'hui, date du 17 mai 1832 et fut prise par Pierre-Michel Frèrejouan du Saint, Maire de Guémené à ce moment-là. Je reproduis ci-dessous la transcription dans le registre des délibérations municipales.



L'ancien cimetière était grosso modo situé au lieu et place de l'actuelle Place Simon.

Le premier défunt à profiter (si j'ose dire) des nouvelles "commodités" fut une femme.

C'était en effet peut-être Perrine Geffriaud, âgée de 77 ans, native de Conquereuil, décédée le 15 mai au 1832 au matin, au Bourg. A moins qu'elle n'ait été la dernière enterrée au vieux cimetière et alors,  Perrine Briand, décédée au matin du 27 mai suivant à la Grée Caillette, âgée de 66 ans et native de Guémené, aurait inauguré l'endroit.


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