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dimanche 16 juin 2013

La croix et la manière (3)


Voici le troisième (et court) chapitre du travail de recensement des croix et calvaires de Guémené entrepris il y a quelques semaines. Un autre suivra bientôt, qui sera le dernier, aux oublis près...

De plus d'une façon et sans me vanter, ce que je vais vous montrer vous l'avez encore plus vu sans le voir que vous ne pouvez l'imaginer.

Je ne vais parler que d'une croix, une croix objectivement peu éloignée des guémenois, mais une croix différente de celles qui, rouillées, abîmées ou abandonnées, bordent nos routes et nos chemins.

Ce choix me permet par ailleurs de me livrer à ce que j'ai déjà commencé hier avec le château de Juzet, c'est-à-dire promener avec délectation mon œil sur les toits, et découvrir des secrets, des secrets d'artistes qui sont allés cacher leurs oeuvres de la vue du commun, dans ces coins improbables de nos monuments les plus regardés.

Je m’intéresse en fait à l'église du bourg de Guémené. Si l'on se déplace au Nord de l'édifice, au déboulé du Boulevard de Courcelles, et qu'on jette un coup d’œil vers le haut du chevet, on distingue des petites tourelles pointues et, plus haut encore, une croix qui domine le toit au-dessus du choeur et se détache sur le ciel bleu.




Elle est très belle et très bien conservée. Ce qui est remarquable, c'est qu'à la croisée de ses bras apparaît un coeur, le Sacré-Cœur de Jésus !

Le sculpteur n'a pas rechigné à la tâche. Selon les canons de l'iconographie chrétienne, le coeur est surmonté de flammes (il est censé briller d'une lumière divine et le feu symbolise paraît-il le pouvoir transformateur de l'amour...). Il est entouré d'une belle couronne d'épines bien piquantes (cf. photos ci-dessous) qui rappelle la fin du Christ. Une petite croix est, selon l'usage, fichée sur le dessus.





Le XIXème siècle, notamment vers sa fin, a beaucoup développé le culte du Sacré-Cœur et il est assez logique qu'on en trouve la trace dans ce bâtiment contemporain de cet engouement spirituel (sans même parler de la chapelle qui y est consacrée à l'intérieur de l'église).

Pour en revenir à la croix du toit, on notera qu'une petite nuance verdâtre colore cette magnifique pièce d'une teinte vaguement cadavérique et, qu'ici où là, des lichens discrets ont moucheté de gris clair le granit impeccable...

Voilà pour ce soir : c'était le dessert du week-end. A très bientôt.

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