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dimanche 13 octobre 2013

Le corbillard de grand-mère Legendre


Elle était née en 1860 au village de L'Epinay. Jeanne-Marie Guenet, épouse Legendre, était la grand-mère paternelle de ma mère.


Elle était si sourde que le curé devait écrire sur une ardoise pour la confesser...Mais malgré tout, le 17 octobre 1927, dans son lit de sa maison de L'Epinay, en présence de ses enfants et petits-enfants, elle entendit l'appel du Ciel, et rendit l'âme.

On l'assit pour lui faire sa toilette et on envoya les jeunes enfants de la maisonnée chez des voisins. Quelqu'un arrêta l'horloge.

Un menuisier fabriqua un cercueil. L'Etat-civil, le curé, les amis, parents et alliés furent prévenus.

Le jour de l'enterrement,  un voisin prêta un cheval pour tirer le corbillard hippomobile ; puis d'autres chargèrent le cercueil sur le corbillard. On assit mon (futur) oncle Julien qui n'avait que quatre ans à côté du conducteur. Le voici, quelques années avant cet événement :


Ma mère, avec les parents, suivit à pied jusqu'à l'église : quatre kilomètres de marche funèbre. Elle avait six ans, à peu près comme sur la photo ci-après :


D'après ma mère, c'était un enterrement de 2ème classe. Cela paraît devoir signifier la présence de tentures autour du "baldaquin", au-dessus du cercueil. Une couronne de perle exprimait la considération de la famille pour la défunte. Ces perles avaient une odeur...qui, 87 ans plus tard presque jour pour jour, la poursuit encore.

Il ne subsiste plus grand-chose de ce cortège. Seule ma mère et l'odeur des perles de la couronne existent encore. Et peut-être le corbillard.

On trouve en effet depuis peu sur le site de vente entre particuliers Leboncoin.fr une annonce pour un véhicule de cette nature, sur Guémené. Je joins deux photos qui figurent avec l'annonce :



J'ai signalé l'annonce à la Mairie qui pourrait, à l'instar d'autres municipalités, sauver ce morceau du patrimoine de Guémené, cet objet qui fut si "proche" de tant de nos ancêtres qui l'empruntèrent en un dernier voyage ou qui y posèrent leurs yeux humides. 

Je suis prêt à participer à ce sauvetage, mais je n'ai pas où "héberger" ce témoin du passé un peu volumineux : Il faut que quelque chose se passe et que Guémené conserve son corbillard antique !

En attendant des nouvelles des édiles, je vous dis à bientôt...

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