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dimanche 5 janvier 2014

Nouveaux éléments sur le monument aux morts de l'église


Il est temps de se remettre au travail et de reprendre l'inventaire et la promotion des richesses patrimoniales de Guémené.

Je voudrais revenir sur un monument que j'ai déjà commenté dans un post de 27 janvier 2013 : le monument au mort qui se trouve dans l'église de Guémené. Il se situe prcisément au mur du bas-côté sud de la nef de l'église, à hauteur de la cinquième travée.
Pour ce qui suit, je m'inspire d'un article publié sur le site de la Région Pays de Loire qui fournit des compléments historiques et descriptifs intéressants.

Ce monument est dédié (comme celui du cimetière de Guémené) exclusivement aux morts de la paroisse de Guémené-Penfao (à l'exclusion donc des morts des sections communales de Guénouvry et de Beslé qui ont leurs propres marques de commémoration).


L'oeuvre fut exécutée en 1919 par le sculpteur nantais Joseph Vallet (1841-1920). Au passage, l'atelier de ce sculpteur fut repris par Henri Rivière, l'artiste qui réalisa (notamment) le monument aux morts qui figure dans le cimetière de Beslé.

L'inauguration se déroula le dimanche 9 novembre 1919, tout juste un an après la signature de l'armistice. La cérémonie commença par l'entrée solennelle des mutilés de guerre qui déposèrent au pied de la composition des couronnes et des gerbes de fleurs.

S'ensuivirent un office funèbre, une bénédiction solennelle du monument et un discours de l'ancien aumônier militaire du XIème Corps d'Armée, l'abbé Boré.

Ce dernier en fit d'ailleurs plus d'un, et des très remarquables : on le retrouve ainsi le 29 janvier 1922 à Aigrefeuille, pour le même motif, où il disserta sur les "rapports intimes qui existent entre la Jeanne d'Arc du XVe siècle et les généreux poilus du XXe siècle". Bien que le texte de ce chef d'oeuvre rhétorique fasse défaut, il est permis de penser qu'il n'y a quand même pas lieu de s'emballer, jeunes gens, sur cette nature intime des rapports entre la Pucelle et les Braves Pioupious...

Mais reprenons.

Le monument est à l'image de l'église : vaste et composite.

Vaste : dans sa globalité, il occupe un quadrilatère d'environ 28 mètres carrés, occupant toute la largeur de la travée (5 mètres 50) et toute la hauteur jusqu'à la fenêtre (5 mètres 12).

Composite : il mêle peinture murale pour sa partie supérieure, sculpture pour le bas-relief sous la Piétà, moulage de plâtre pour cette dernière, marbrerie pour les listes de victimes et ferronnerie pour la grille de fer forgé qui l'entoure. De plus, le panneau de la station de Chemin de Croix, préexistant à cette oeuvre, à été conservé et intégré dans la composition.

Le monument aux morts est centré sur la Piétà posée sur un socle en avant d'une plinthe en pierre. En tant que tel, ce moulage sans le socle fait 155 cm de hauteur et 120 cm de largeur. Il a souffert des outrages du Temps : la Vierge a ainsi perdu plusieurs doigts à la main gauche...


Cet élément central et d'un blanc éclatant se détache sur des plaques de marbre noir disposées de part et d'autre de la sculpture. De format rectangulaire vertical, elles sont assemblées pour former une sorte de triptyque dont les deux tympans (les plaques supérieures, de forme ogivale) sont sculptés d'une croix fleuronnée inscrite dans un quadrilobe.

Les plaque latérales sont surmontées d'une hermine dorée inscrite dans une demi-palmette stylisée. Les noms des soldats tombés au Champ d'Honneur sont gravés et dorés. Un trait gravé et peint en blanc les sépare.

Sous la Piétà, un bas-relief (ou demi-relief) représente "l'Absolution donnée dans la tranchée". Sur ce relief, le soldat qui donne l'absolution ne se distingue pas des autres poilus qui sont représentésL'oeuvre est très encrassée et abîmée : le soldat qui fait face au spectateur, au centre, a perdu sa main droite... Décidément...




Ce relief pourrait avoir été conçu en souvenir de l'abbé Pierre Fourrier soldat du 210e régiment d'infanterie, qui mourut à l'infirmerie militaire de Szeged, en Hongrie, le 10 janvier 1919. Mais né à Saint-Sulpice-des-Landes et domicilié à Nantes, les attaches de ce saint homme à Guémené sont inconnues et on ne s'explique pas pourquoi son nom figure sur le monument aux morts de cette paroisse.

Et en effet, une plaque isolée de celles des autres poilus, est placée juste au-dessus de la tête de la Vierge de la Piétà : elle porte gravé le nom de ce prêtre, Pierre Fourrier.

Juste au-dessus, on trouve le panneau du Chemin de Croix. Il s'agit de la douzième station "Jésus meurt sur la Croix", oeuvre peinte sur toile placée dans un cadre de bois de style néo-gothique.

Au-dessus encore, des inscriptions peintes à la détrempe sur enduit de plâtre. Sur un fond de ciel bleu, au-dessus des années du conflit, un long ruban ondulant rouge (un "phylactère") comportant une citation latine s'éploie en lettres d'or : "Hi Ceciderunt Fortes In Bello"  ("A la guerre, ceux-ci sont tombés en héros")...

L'ensemble de la composition est ceinte au sol d'une grille de fer forgée. Son élément le plus remarquable en est le panneau central qui reprend le motif de la croix de guerre, en le stylisant.

Je ne saurais mieux faire, pour résumer et finir, que de citer l'article du site de la Région Pays de Loire : "Le monument forme un ensemble organisé autour d'un axe vertical constitué par la Crucifixion, la Vierge de Pitié et l'absolution dans la tranchée. Cette iconographie doloriste met en relation la mort du Christ et la douleur de la Vierge avec celles des soldats et de leur famille."

Bon, pourquoi pas.

A noter : toutes les photos sauf une (la vue d'ensemble, qui provient du site susmentionné), sont de mon fait...A très bientôt pour d'autres aventures picturales.

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