Rechercher dans ce blog

samedi 4 janvier 2014

Crèche de Noël 2013


C'est le moment de vous souhaiter, chers lecteurs réguliers ou occasionnels, nouveaux ou anciens, une bonne année 2014. J'en profite d'ailleurs pour remercier nombre d'entre vous qui, par le concours qu'ils m'ont apporté et leur assiduité à suivre ce blog, m'ont donné plus de force encore pour le poursuivre.

Comme il est d'usage d'envoyer une carte postale en cette occasion, je me propose de vous montrer quelques photos de la crèche de Noël qui se trouve encore pour quelques jours dans l'église de Guémené.

Le choix de ces illustrations ne fait pas que céder à un conformisme de saison : cette crèche n'est pas banale et mérite en elle-même qu'on la présente.

Elle est le fruit de l'implication et du travail de deux guémenois dévoués aux belles choses, à la tradition de Noël et à leur grande église. Ne sachant s'ils m'autoriseraient à fournir leur identité, je me contenterais de les désigner par leurs initiales : J.M. et J.L.

Cette crèche utilise des personnages qui (pour certains du moins) étaient déjà présents dans les crèches guémenoises de l'entre-deux-guerre, ainsi que ma mère me l'a assuré. Ainsi en va-t-il, par exemple, pour le personnage vêtu d'une longue robe de moine, pieds nus, et qui tient un panier sur ses genoux (sur le dessus duquel un fente a été pratiquée pour qu'on y glisse un sous : jadis, quand on le "nourrissait", sa tête s'inclinait en marque de remerciement).

Mais elle se caractérise surtout par son gigantisme : elle occupe tous le coin de la chapelle du Sacré-Cœur qu'elle escamote complètement. La composition se déploie ainsi sur un fond de grand papier marron moucheté de petites tâches de couleur, qui évoque une colline rocheuse. 

Une profusion de sapins à été employée. L'un d'eux, venant tutoyer les vitraux, posé dans le coin ouest, paraît bien faire quatre mètres de haut. La scène ainsi établie est remplie de bergers et de Rois Mages, avec bien sûr les animaux (bœuf, âne, dromadaire, brebis) et les héros principaux de l'histoire.

Ma visite à l'église pour cette séance de photos s'est effectuée par un de ces jours sombres qui ont marqué la période des fêtes. Il n'y avait aucun éclairage à l'intérieur du bâtiment et la crèche elle-même était illuminée par quelques spots puissants, sur le côté, laissant une bonne part de la scène dans la pénombre et surexposant le reste à la lumière.

Dans ces conditions, mes piètres talents de photographe n'ont pas suffi, et la faible qualité des clichés est patente. Tant pis : je ne dispose pas d'autre témoignage photographique.

S'il m'est permis une petite digression avant de montrer les photos, je dois dire que l'ambiance de cette église était singulière et, aussitôt en entrant, étant saisi par l'obscurité qui y régnait, la réminiscence d'une lecture ancienne me vint subitement à l'esprit.

Dans l'admirable et étrange roman de Franz Kafka, le Procès, le héros est amené à se rendre à la cathédrale. Comme l'église de Guémené quand j'y suis passé, la cathédrale en question est plongée dans la pénombre. Celle-ci, masquant les limites de l'édifice, le rend encore plus mystérieux et plus immense, et souligne la solitude et le désarroi du héros, déjà déboussolé par le procès absurde qui lui est intenté.

Soudain, un prêtre qu'il n'a jamais vu l'apostrophe par son nom et lui expose une parabole. Mais là s'arrête la comparaison : aucun curé n'apparut à la magnifique chaire de l'église de Guémené, et aucun procès ne m'a encore été infligé.

Voici donc le modeste fruit de mon déplacement solitaire dans la crépusculaire grande nef ecclésiale de Guémené.





















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire