samedi 31 décembre 2011
La vérité sort du fond
Bonjour amis de La Hyonnais.
Du fond de Paris, du fond de mon lit, du fond du puits ou du fond d'il y a un demi siècle (du fond du coeur aussi), je vous souhaite une très bonne année 2012.
vendredi 30 décembre 2011
Vieux Rimiaux
Pas de post depuis l'été. Mais ce n'est pas faute de matériaux.
Je reprends doucement aujourd'hui, en vous montrant les deux exemplaires d'un recueil de contes en patois de Guémené que je me suis procurés sur Ebay.
J'en publierai les contes (ainsi que j'ai d'ailleurs commencé de le faire il y a quelque temps) plus tard.
Ce recueil est dû à un certain Jean Régale que je ne saurais situer : si quelqu'un le connaît, je suis preneur de l'information. Il dédie son travail à ses deux vieilles bonnes, Françoise et Marie, qui lui ont raconté ces histoires, apparemment dans son enfance, à l'insue de "Madame", probablement la mère de l'auteur.
Les deux exemplaires correspondent à deux éditions : la seconde dont j'ignore la date et qui comporte 14 contes (ou "rimiaux") ; la troisième, datée de 1939 et qui en contient 18.
Ces livrets étaient en vente dans des librairies et dans les bureaux de l'"Echo de la Loire" à Nantes, mais aussi à Guémené.
A Guémené, 3 établissements en assuraient la diffusion pour ce qui concerne le livret le plus ancien : la papeterie Loré, rue de l'Hôtel-de-Ville ; Mme Pesneau, rue de Beslé ; Mlles Rousseau, place de l'Eglise. Pour le livret de 1939, la vente à Guémené était également mise en place dans les bureaux de tabac et les principales épiceries de la "ville".
Le patois transcris me paraît un peu "policé" et j'ai l'impression que celui de ma Grand-Mère Gustine était moins litéraire.
Bâ dame tant pire, c'eu ben comm' c'eu.
Je reprends doucement aujourd'hui, en vous montrant les deux exemplaires d'un recueil de contes en patois de Guémené que je me suis procurés sur Ebay.
J'en publierai les contes (ainsi que j'ai d'ailleurs commencé de le faire il y a quelque temps) plus tard.
Ce recueil est dû à un certain Jean Régale que je ne saurais situer : si quelqu'un le connaît, je suis preneur de l'information. Il dédie son travail à ses deux vieilles bonnes, Françoise et Marie, qui lui ont raconté ces histoires, apparemment dans son enfance, à l'insue de "Madame", probablement la mère de l'auteur.
Les deux exemplaires correspondent à deux éditions : la seconde dont j'ignore la date et qui comporte 14 contes (ou "rimiaux") ; la troisième, datée de 1939 et qui en contient 18.
Ces livrets étaient en vente dans des librairies et dans les bureaux de l'"Echo de la Loire" à Nantes, mais aussi à Guémené.
A Guémené, 3 établissements en assuraient la diffusion pour ce qui concerne le livret le plus ancien : la papeterie Loré, rue de l'Hôtel-de-Ville ; Mme Pesneau, rue de Beslé ; Mlles Rousseau, place de l'Eglise. Pour le livret de 1939, la vente à Guémené était également mise en place dans les bureaux de tabac et les principales épiceries de la "ville".
Le patois transcris me paraît un peu "policé" et j'ai l'impression que celui de ma Grand-Mère Gustine était moins litéraire.
Bâ dame tant pire, c'eu ben comm' c'eu.
dimanche 24 juillet 2011
Hommage à un parent "voyou"
Je n'aime pas l'injustice notamment celle qui affecte les oubliés de l'Histoire. On est tous bien sûr des oubliés de l'Histoire en puissance. Mais certains le sont plus que d'autres parce qu'ils sont liés plus ou moins à l'Histoire, c'est-à-dire celle, politique militaire ou autre, qu'on trouve écrite dans les livres ou sur Wikipédia, par exemple.
Je voudrais donc ici sortir de l'oubli - un peu - un parent de Guémené, un certain Marie-François ORAIN, mort jeune bien loin de la terre où il était né.
L'ironie des choses c'est qu'une action de souvenir peut en cacher une autre.
Mes liens de parenté avec Marie-François
Nous possédons de nombreux liens de parenté. Mais nous avons principalement des ancêtres directs communs : Marie-Luc ORAIN et Françoise PLANTARD, qui était ses grands-parents paternels.
Ci joint le détail :
Vie et Mort de Marie-François
On sait peu de chose de la courte vie de mon arrière-cousin. Il est né à Guémené, précisément à La Grée Caillette, le 27 janvier 1832, fils de Jean ORAIN, garde-champêtre laboureur, et de Marie PLEDEL, cultivatrice.
Et puis il est mort à 23 ans, le 28 octobre 1855, après trois semaines passées à l'hôpital temporaire de Laghouat, en Algérie, emporté par une "dysentrie thyphoïde".
Marie-François était alors soldat, chasseur au 2ème Bataillon d'Infanterie Légère d'Afrique (BILA), 3ème Compagnie, matricule N° 5347.
On peut penser que compte tenu de son affectation militaire - le 2ème Bat' d'Af' -, le jeune Marie-François avait dû faire quelques grosses bêtises, forcément de jeunesse...
Recrutement des Bat' d'Af'
En effet, sans être à proprement parler des bataillons disciplinaires, les Bat' d'Af' incorporaient des condamnés.
Je renvois à l'article de Wikipedia qui détaille le type de crimes et délits pour lesquels on pouvait se retrouver aux Bat' d'Af' :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataillons_d
En gros, des affaires assez graves quand même, allant du vol aux coups et blessures, en passant par le proxénétisme, etc... Bref, le cousin était p't-être pas un enfant de choeur.
2ème Bataillon d'Infanterie Légère d'Afrique et Laghouat
Ce bataillon a été créé en 1832. Ses soldats étaient appelés les Zéphyrs...
Il a probablement pris part à la campagne de 1852 contre la ville de Laghouat où est mort Marie-François trois ans plus tard (au passage, le service militaire durait 6 ans à l'époque !).
Laghouat, centre urbain important de l'intérieur de l'Algérie, s'était soulevée dès 1831 contre l'entreprise coloniale française. L'année 1852 est décisive : en décembre, l'armée française donne l'assaut et s'empare de la ville.
Suite à un ordre d'extermination (ordre finalement rapporté), les deux tiers de la population sont massacrés. Autres "voyous" sans doute, vu de France et de l'époque, autres oubliés de l'Histoire.
Je renvois à l'article de Wikipedia qui détaille le type de crimes et délits pour lesquels on pouvait se retrouver aux Bat' d'Af' :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataillons_d
En gros, des affaires assez graves quand même, allant du vol aux coups et blessures, en passant par le proxénétisme, etc... Bref, le cousin était p't-être pas un enfant de choeur.
2ème Bataillon d'Infanterie Légère d'Afrique et Laghouat
Ce bataillon a été créé en 1832. Ses soldats étaient appelés les Zéphyrs...
Il a probablement pris part à la campagne de 1852 contre la ville de Laghouat où est mort Marie-François trois ans plus tard (au passage, le service militaire durait 6 ans à l'époque !).
Laghouat, centre urbain important de l'intérieur de l'Algérie, s'était soulevée dès 1831 contre l'entreprise coloniale française. L'année 1852 est décisive : en décembre, l'armée française donne l'assaut et s'empare de la ville.
Suite à un ordre d'extermination (ordre finalement rapporté), les deux tiers de la population sont massacrés. Autres "voyous" sans doute, vu de France et de l'époque, autres oubliés de l'Histoire.
mardi 10 mai 2011
5 octobre 1934 : pendant ce temps-là...
5 octobre 1934, la France est à la veille de passer à l'heure d'hiver.
5 octobre 1934, le Président Gaston Doumergue envoie un message radiodiffusée à la Nation où il met en garde contre une coalition socialo-communiste !
Pendant ce temps-là, à Guémené Penfao, il s'en passe de belles !
Léandre Cochetel, sabotier de son état, fait subir à sa femme, mère de quatre enfants, les sévices les plus graves. Pis, la Grand-mère de cette pauvre épouse, âgée de 70 ans, est également malmenée.
A preuve la dernière scène du genre qui a eu un témoin.
Dans sa déposition, la Grand-mère déclare :
"- Cochetel m'a traitée de toute sorte de nations !"
Un mois de prison pour le petit-gendre xénophobe et grand-mèrophobe...
5 octobre 1934, le Président Gaston Doumergue envoie un message radiodiffusée à la Nation où il met en garde contre une coalition socialo-communiste !
Pendant ce temps-là, à Guémené Penfao, il s'en passe de belles !
Léandre Cochetel, sabotier de son état, fait subir à sa femme, mère de quatre enfants, les sévices les plus graves. Pis, la Grand-mère de cette pauvre épouse, âgée de 70 ans, est également malmenée.
A preuve la dernière scène du genre qui a eu un témoin.
Dans sa déposition, la Grand-mère déclare :
"- Cochetel m'a traitée de toute sorte de nations !"
Un mois de prison pour le petit-gendre xénophobe et grand-mèrophobe...
lundi 9 mai 2011
CINEMA PARLANT (2)
Je ne sais pas où se trouvait à Guémené le cinéma Thomas, dont il est question dans le post précédent.
Ce qui est remarquable dans la programmation du 9 février 1932, c'est qu'il y en a pour tous les publics : des actualités sportives pour les hommes ; un drame sentimental pour les...sentimentaux ; un dessin animés pour les enfants.
Le cinéma parlant est encore tout récent (1927, Le Chanteur de Jazz) et c'était sans doute encore assister à une curiosité "moderne" que de voir un film parlant.
Le film en question (Tempête sur le Mont Blanc) était un film en allemand ! dont on peine à imaginer qu'il était sous-titré ou doublé...Il n'était jamais (n'est toujours pas d'ailleurs) sorti en salles : pas vraiment un gros succès connu, par conséquent.
C'est l'histoire d'une météorologue, Hannes, qui travaillant en altitude sur le Mont Blanc a les mains gelées. Il redescend d'urgence vers la vallée, mais est pris dans une tempête qui détruit la station météo vers laquelle il retourne pour s'abriter : il est piégé. Hella, sa collègue, inquiète de son absence, lance une opération de secours dont elle prend la tête. Hélas, la mission de sauvetage tourne au drame...
Le personnage d'Hella est interpreté par Leni Riefenstahl, qui allait peu après devenir la cinéaste du régime hitlérien.
Les aventures de Félix le Chat étaient des dessins animés des années 20, muets, dont le succès déclina ensuite avec l'arrivée de Mickey de Disney.
Ce qui est remarquable dans la programmation du 9 février 1932, c'est qu'il y en a pour tous les publics : des actualités sportives pour les hommes ; un drame sentimental pour les...sentimentaux ; un dessin animés pour les enfants.
Le cinéma parlant est encore tout récent (1927, Le Chanteur de Jazz) et c'était sans doute encore assister à une curiosité "moderne" que de voir un film parlant.
Le film en question (Tempête sur le Mont Blanc) était un film en allemand ! dont on peine à imaginer qu'il était sous-titré ou doublé...Il n'était jamais (n'est toujours pas d'ailleurs) sorti en salles : pas vraiment un gros succès connu, par conséquent.
C'est l'histoire d'une météorologue, Hannes, qui travaillant en altitude sur le Mont Blanc a les mains gelées. Il redescend d'urgence vers la vallée, mais est pris dans une tempête qui détruit la station météo vers laquelle il retourne pour s'abriter : il est piégé. Hella, sa collègue, inquiète de son absence, lance une opération de secours dont elle prend la tête. Hélas, la mission de sauvetage tourne au drame...
Le personnage d'Hella est interpreté par Leni Riefenstahl, qui allait peu après devenir la cinéaste du régime hitlérien.
Les aventures de Félix le Chat étaient des dessins animés des années 20, muets, dont le succès déclina ensuite avec l'arrivée de Mickey de Disney.
dimanche 8 mai 2011
Guémené-Penfao : CINEMA PARLANT
"Aujourd'hui - 9 février 1932 -, en soirée à 8 heures, le cinéma Thomas présentera en film parlant comme actualité : Charles Pélissier dans le record du monde cycliste à Montlhéry, puis : Tempête sur le Mont Blanc, grand drame de la montagne.
Cette séance se terminera par les aventures de Félix le Chat. "
Eh oui !
Cette séance se terminera par les aventures de Félix le Chat. "
Eh oui !
samedi 7 mai 2011
La mort du Père Champêtre
Jean Bricaud est mort début mars 1928. C'était le plus vieux garde champêtre de Bretagne, puisqu'il avait 87 ans. En effet, il était né le 3 janvier 1841, dans la commune proche de Vay.
Il tenait son emploi à Guémené depuis 1875 ! Soit 53 ans de service...
Ancien combattant (de la guerre de 70...), il avait été dans sa jeunesse un garde particulier.Deux ans avant son décès, à la mort de son épouse concierge à la mairie, il avait quitté son logement à l'Hôtel-de-Ville de Guémené, pour aller vivre chez son gendre rue Garde-Dieu.
Depuis, il se rendait quotidiennement à la mairie pour son service. Il fut vu encore mi janvier 1928 porter des plis à ses administrés et circuler dans les rues de Guémené.
Il était titulaire de la médaille des agents de la police municipale.
De nombreux guéménéens ont, dit-on, assisté à ses funérailles.
Sans doute le poste était-il convoité : il y eut en effet 130 candidats pour lui succéder...
On n'a pas de photo de lui, mais voici un "champêtre" de son époque ou de celle d'Haméon, que je me rappelle bien dans mon enfance faire ses annonces place de l'église.
Il tenait son emploi à Guémené depuis 1875 ! Soit 53 ans de service...
Ancien combattant (de la guerre de 70...), il avait été dans sa jeunesse un garde particulier.Deux ans avant son décès, à la mort de son épouse concierge à la mairie, il avait quitté son logement à l'Hôtel-de-Ville de Guémené, pour aller vivre chez son gendre rue Garde-Dieu.
Depuis, il se rendait quotidiennement à la mairie pour son service. Il fut vu encore mi janvier 1928 porter des plis à ses administrés et circuler dans les rues de Guémené.
Il était titulaire de la médaille des agents de la police municipale.
De nombreux guéménéens ont, dit-on, assisté à ses funérailles.
Sans doute le poste était-il convoité : il y eut en effet 130 candidats pour lui succéder...
On n'a pas de photo de lui, mais voici un "champêtre" de son époque ou de celle d'Haméon, que je me rappelle bien dans mon enfance faire ses annonces place de l'église.
dimanche 1 mai 2011
Il y a 100 ans, disparaissait Fidèle SIMON, maire de Guémené Penfao
Le 5 mai 1911, il y a donc 100 ans, disparaissait Fidèle SIMON, qui occupa de nombreuses et assez hautes fonctions politiques.
Il fut en effet Maire de Guémené Penfao, mais également Député de la Loire Inférieure entre 1871 et 1893.
Il avait été élu initialement sur les listes conservatrices puis évolua, dit-on, et devint un soutien de la politique d'Adolphe Thiers (pas vraiment un progressiste, non plus !).
Sur l'échiquier politique de l'époque, ce fut un républicain, un de ces 363 députés qui permirent le maintien de la République lors de la crise de 1877.
Il finit sa carrière politique comme Sénateur.
Dans la vie civile, Fidèle SIMON avait été marchand de bois de construction.
Né à Guémené Penfao, le 6 août 1837, à la mairie de Guémené (!), il est mort à Pléchâtel.
Il avait épousé certaine Caroline Perrin dont il était veuf.
Sa naissance à la mairie de Guémené s'explique par le fait que son père (Fidèle Marie SIMON, né le 26 janvier 1804 à Guémené - négociant,) avait été lui-même maire de notre commune. Sa maman, Jeanne Marie DREAN, "propriétaire", était originaire de Redon.
Il a été inhumé au cimetière de Guémené Penfao, dans la chapelle familiale (qui à l'air un peu à l'abandon).
Il fut en effet Maire de Guémené Penfao, mais également Député de la Loire Inférieure entre 1871 et 1893.
Il avait été élu initialement sur les listes conservatrices puis évolua, dit-on, et devint un soutien de la politique d'Adolphe Thiers (pas vraiment un progressiste, non plus !).
Sur l'échiquier politique de l'époque, ce fut un républicain, un de ces 363 députés qui permirent le maintien de la République lors de la crise de 1877.
Il finit sa carrière politique comme Sénateur.
Dans la vie civile, Fidèle SIMON avait été marchand de bois de construction.
Né à Guémené Penfao, le 6 août 1837, à la mairie de Guémené (!), il est mort à Pléchâtel.
Il avait épousé certaine Caroline Perrin dont il était veuf.
Sa naissance à la mairie de Guémené s'explique par le fait que son père (Fidèle Marie SIMON, né le 26 janvier 1804 à Guémené - négociant,) avait été lui-même maire de notre commune. Sa maman, Jeanne Marie DREAN, "propriétaire", était originaire de Redon.
Il a été inhumé au cimetière de Guémené Penfao, dans la chapelle familiale (qui à l'air un peu à l'abandon).
samedi 30 avril 2011
Comment Mathurin Sicard ne put entrer au Ciel
Si qu'on sé bête un p'tit, c'est encor' raisonnable.
Faut pas exagérer : ça n'est plus pardonnable.
Et Mathurin Sicard, de la rue Saint-Clément
S'en aperçut trop tard, mais dam' il n'tait plus temps.
Vous l'avez-t-y connu ? Il était peillotier
Ca 'tait un métier d' ren pour les haricotiers.
Il avait épousé en premièr' noc' Perrine
Et il n' fut point heureux avec cett' vieille mâtine.
Ca 'tait un' vraie gueudill' : quand ell' fut carpaillée
Il fut plutôt ben aise et il n'a guèr buyé.
Vantié six mois après Mathurin se r'marie.
Il tombit 'cor' plus mal avec la Jeann'-Marie;
Du coup cinq ans après c'est Mathurin qui meurt
Et ça 'tait ben pour lui, ma foi, un grand bonheur.
Le v'la parti au Ciel pour parler à Saint Pierre
Qui fut dit-on un gendr' ben bon pour sa bell'-mère.
"Je fus dix ans mariés" dit-il dans un soupir,
"Dix ans ! c'est pas possib'. Ah, t'es un vrai martyr.
Viens, tu l'as mérité, car tu es un' belle âme."
"Sûr ! que dit Mathurin, mêm' que j'ai eu deux femmes."
"Comment, t'en as pris deux ? Dam' là, t'es ben trop bête,
Fous-moi l' camp, dam' vraiment tu t'paies ma tête,
Un' fois ça passe encore, et moi je l'ai ben fait
Mais dam' deux fois, mon gars faut êt' un grand benêt."
in "vieux rimiaux guémenois"
Poésies en patois de Guémené
Faut pas exagérer : ça n'est plus pardonnable.
Et Mathurin Sicard, de la rue Saint-Clément
S'en aperçut trop tard, mais dam' il n'tait plus temps.
Vous l'avez-t-y connu ? Il était peillotier
Ca 'tait un métier d' ren pour les haricotiers.
Il avait épousé en premièr' noc' Perrine
Et il n' fut point heureux avec cett' vieille mâtine.
Ca 'tait un' vraie gueudill' : quand ell' fut carpaillée
Il fut plutôt ben aise et il n'a guèr buyé.
Vantié six mois après Mathurin se r'marie.
Il tombit 'cor' plus mal avec la Jeann'-Marie;
Du coup cinq ans après c'est Mathurin qui meurt
Et ça 'tait ben pour lui, ma foi, un grand bonheur.
Le v'la parti au Ciel pour parler à Saint Pierre
Qui fut dit-on un gendr' ben bon pour sa bell'-mère.
"Je fus dix ans mariés" dit-il dans un soupir,
"Dix ans ! c'est pas possib'. Ah, t'es un vrai martyr.
Viens, tu l'as mérité, car tu es un' belle âme."
"Sûr ! que dit Mathurin, mêm' que j'ai eu deux femmes."
"Comment, t'en as pris deux ? Dam' là, t'es ben trop bête,
Fous-moi l' camp, dam' vraiment tu t'paies ma tête,
Un' fois ça passe encore, et moi je l'ai ben fait
Mais dam' deux fois, mon gars faut êt' un grand benêt."
in "vieux rimiaux guémenois"
Poésies en patois de Guémené
dimanche 17 avril 2011
La soupe aux choux
Dans c' temps là que j' vous caouse il n'y avait qu'un méd'cin
C'est ben assez vantié pour mourir à son aise.
A c't' heure ci y en a trois et comm' dit mon voisin
On n' veut point laisser les gens s'en aller de vieillesse
Or donc un mercredi, au tout fin fond d' l'hiver,
le bon Docteur Heuzé s' chauffait dans sa cuisine,
Les pieds dans son foyer où la soup' de choux verts
Cuisait ben tout douc'ment dans un' saprée terrine.
Comme il était gourmand, y s' régalait d'avance,
Car ça sentait si bon "J' vas faire un bon soupeu,
"Ca n'est pas défendu d'aimer l' bon cas je pense".
Mais dam', le malheureux, il fut bien attrapeu.
On frappait à la porte "Allons bon, que que n'y a ?"
"C'est le gars Souais Ricordel il a ben besoin d' vous,
"Pour aller voir sa femm' dans le bourg de Mass'ra
"Dépêchez vous, Monsieur, car ça n' va pas du tout."
"J' 'tais à fair' mon souper et j'accours au plus vite.
"J'attell' ma vieill' jument dam' je m'en viens au plus vite.
Dit le Docteur Heuzé, j' vous emmène avec maï
"J' va prendr' mon grous mantiau, car il fait fre et naï."
Les v'là tous deux partis au grand trot d' la jument
Qu'avait sans vous mentir, vantié ben plus de trente ans.
Arrivé à cent mètr' du bourg de Masséra
Ricordel dit : "Monsieur, j' vous prie arrêtez là."
"Mais je n' se pas rendu." "- C'est ben bon que j' vous dis
"V'là cent sous que j' vous dois, au r'voir et grand merci."
"Que c'est-y qu'ça veut dire ? Et vot' malad' là bas ?"
"Ah ! Monsieur, y en a point, pas plus s'ment qu' sur mon bras.
"Perrin' n'a rin du tout, mais ell' n'est point commode.
"Tout deux on n'y peut rin, faut que j' m'en accomode.
"Ecoutez en deux mots mon histouèr' zallez vaille
"A la foir' de Guém'né, j'ai eu l' grand tort de baille
"Vantié cinq, six chopin's de plus que j' n'aurais dû
"Et dam', le train de R'don, li n' m'a pas attendu.
"Pour rentrer à Mass'ra, sûr, ça n' fut pas facile
"Pour trouver un' voiture je fis l' tour de la ville
"Chez Jarnot, comme ailleurs fallut payer dix francs !
"Je m' suis dit chez l' docteur, ça s'ra ben différent.
"Pour venir à Mass'ra le med'cin prend cent sous,
"J'ai 'cor tout' mes idées, car je n' se pas trop saoul.
"Et j'ai toujours été un gars ben économe,
"J'ai payé c' que j' vous dois, et je se quitte en somme.
Le docteur stomaqué repartit sur le coup
Pour rentrer à Guém'né manger sa soupe aux choux.
in "Vieux Rimiaux Guémenois"
Poésies en patois de Guémené
dimanche 3 avril 2011
La Truie à Nanon
Depeuill' que l'monde est monde (et ça n'est pas d'aneu),
On n'avait vu chez nous et dans tout' la contreuilleDes commun's de Piesseu, d'Aveussa' et d' Guém'neu,
Un' bêt' pus bell', pus grasse et pus fort' que la treuille
A Nanon Amosseu, la fille au pèr'Batisse,
La veuve au d'funt Legaut, Legaut, de l'Epinaille.
El't'ait pus grouss' qu'un boeuf et pus haut' qu'un' génisse,
Avec un guerouin rose et des tach's blanch's et nailles.
Ell' la z'avait ach'teu un jour de Saint Micheu.
Ell' la z'avait payeu, vantié pus dix pistoles.
Nanon en'tait glorieus' glorieus' jusqu'à pécheu.
Ell' disait, à part elle : "N'y manqu' que a parole."
Comme emm'tait pas bien riche et qu'elle aimait l'argent,
Ell' comptait bin la vendre avec bon bénéfice.
Ell' disait : "Dans six mois, je s'rons à la Saint Jean
Et j'm'en irait la vend' sitout après Office.
Vé ! Mais v'là qu'un biau jour, au mitan d'février,
La treuill' ne v'lit rin prend', ni mitau, ni patache,
Nanon li port' du son, des poires de son grenier,
Des châtaign's égachées avec du lait d'sa vache,
Ell' n'y goutit qu'un p'tit et ell' dépérisseu.
Et la treuill' tous les jours maigrisseut, maigrisseut.
Ell' changeait d'plus en plus, rien n'y faisait plaisi.
Nanon dit : "Ma grand' faille ça n' dur'ra pas ainsi."
La v'là partie, un saill' trouver Perrin' Godard."Ell' saura bin c' qui m' faut, ell' m' donn'ra un' méd'cine.
"Et pour la défrayer j' li port'rai un p'tit d'lard.
"Et pis j'somm's t'y pas tout' deux un p'tit cousines ?"
Perrin' li dit : "Mafite, je n' voudrais point t' voleu.
"Si j' tais qu' taill', j' m'en irai trouveu Hyacinthe Evain.
"C'est un fameux hongreur, tu n'as qu'à li parleu.
"J'ai oui dir' bin des faill's, qu'il teu un p'tit devin."
V'là Hyacinthe arriveu, et qui r'gardait la treuille,
La tournit, la virit, li tapit su' la panse,Qui li donnit un' purge, un' bonn' purge à l'oseille,
Avec un tas d'poueson à mett' dans sa pitanse.
Mais la fi d' garc' de treuille, ell' n'en allait pas mieux.
Ell' t'ait prêt' à queuvreu. Et Nanon en brezeu !
Ell' r'tournit chez l'hongreur en se frottant les yeux.
Il li dit : " Ma consort' j'vas la débarasser".
(Il avait bu un coup : ça arrivait souvent.)
"Mais dam', ça t' cout'ra cher. - Disez, disez terjous.
"Si faut payeu, j'pairai ; je n' tiens p'int à l'argent
"Et pour sauver ma treuill', j' donn'rais bin cent sous !
"Hé bin, v'là mon secret, li dit Jean Becavin.
"Vot' treuill' ne veut rin prendr', c'est là son grand malheur,
"Y en a tant qui prenn' bin ou du cit' ou du vin,
"Les marguilleu, surtout, qui sont des gens d'honneur,"J' n'ai jamais oui dir' qu'i's avaient r'fusé d'prendre.
"Et quand i' r'tourn't chez eux tous les dimanch' au saill',
"I's n'ont jamais trouvé qu' la route soit assez grande,
"Car, dans tout' la raisié, i' n'ont fait rien que baille.
"Allez donc à la cure, trouveu Monsieur l'Cureu,
"Parlez-li d'vot'malade, i' vous f'ra bon accueil,
"Et d'mandez li pour elle un' plac' de marguilleu :
"Ell' prendra bin, après, j'vous l' garantis, votr' treuille !!!
in "Vieux Rimiaux Guémenois"
Poésies en patois de Guémené Penfao
samedi 26 mars 2011
Travaux de 1716
Le 10 août 1717, le recteur de Guémené, Messire Mehat (sans doute un Breton), consigne dans le registre de la paroisse le compte rendu de travaux effectués l'année précédente au bénéfice de l'ancienne église. Il fournit les coûts de ces travaux et explique comment il les a financés.
Il y a en fait deux types de travaux : il a d'abord fait appel à un sculpteur de Redon, nommé Pierre Guérin, à qui il confie l'édification de plusieurs autels et un travail sur le tabernacle. Et ce recteur a fait procéder par ailleurs au parement de l'église en "tuiles de Fontenay" (localité et tuilerie non identifiées).
Pierre Guérin réalise ainsi un autel de la Vierge et un autel de St Sébastien, et il orne le tabernacle des figures de St Pierre, St Jean et St Michel.
Satisfait, le brave recteur Mehat s'est acquitté auprès du sculpteur de la somme de 400 livres pour les autels et de 250 livres pour le tabernacle.
Quant au parement de l'église avec les tuiles, il lui revient à 254 livres 8 sols (20 sols font une livre).
Que représentaient ces sommes dont le total dépasse les 900 livres ?
En cherchant sur le Net, on trouve des réponses tirées d'inventaires d'époque qui permettent de se faire une idée. Ainsi, par exemple, un boeuf pouvait valoir 85 livres vers 1700 ; une vache laitière, 40 livres ; une jument, 100 livres.
Ou bien encore, un homme employé comme journalier pouvait gagner par jour 1 livre et demi (30 sols) et un artisan, 3 livres.
On peut donc dire que la dépense du recteur de Guémené était assez conséquente.
Messire Mehat indique avoir trouvé trois sources de financement :
- un leg testamentaire d'une certaine Catherine Paspon (?), domestique dans la famille de Bruc et Vieillecour, d'une valeur de 240 livres (au passage, il égratigne la famille de Bruc en expliquant que le leg initial était de 300 livres et que les de Bruc en ont gardé 20% !);
- des quêtes dites "volontaires" pour contribuer aux réparations, opérées par les paroissiens de Guémené entre eux, qui ont rapporté 237 livres 12 sols 8 deniers (12 deniers = 1 sol) ;
- 145 livres enfin ont été récupérées auprès d'un "vérificateur de Rôle" qui a été condamné pour avoir "vexé" le recteur (sans doute une histoire d'abus de la part d'un agent administratif de l'Ancien Régime au détriment de la paroisse).
Comme le compte n'y est pas, il semble que le recteur ait complété de sa poche...
Pour en revenir à Pierre Guérin, le sculpteur, en voici quelques éléments biographiques :
Il a été baptisé par le curé de la paroisse Notre-Dame de Redon, Messire Jan Guillet, le 20 novembre 1661.
Il était le fils de Michel Guérin, sculpteur lui-même, décédé en septembre 1687 à Redon, et de Louise Texier, tous deux mariés dans cette ville le 28 juillet 1654.
Pierre Guérin avait épousé Perrine Hurel, le 27 novembre 1701 à Redon toujours. Aucun enfant connu à ce jour.
Il n'était donc pas tout jeune quand il est venu travailler dans l'église de Guémené puisqu'il avait 60 ans.
Il est mort probablement dans sa ville natale, en juin 1721.
L'église de Guémené a fini par disparaître, autels, tabernacle et tuiles - et être reconstruite. Pierre Guérin est un sculteur oublié. Peut-être ses oeuvres existent-elles encore dans l'actuelle église de Guémené ?
Il faudrait aller voir.
Pour finir ce long post, une petite anecdote familiale sans doute pas très originale : ma Grand-mère Gustine de La Hyonnais parlait encore de "pièce de 100 sous" (sols) pour évoquer la pièce de 5 francs...
L'Ancien Régime a donc survécu assez longtemps sous nos latitudes guéménéennes !
Il y a en fait deux types de travaux : il a d'abord fait appel à un sculpteur de Redon, nommé Pierre Guérin, à qui il confie l'édification de plusieurs autels et un travail sur le tabernacle. Et ce recteur a fait procéder par ailleurs au parement de l'église en "tuiles de Fontenay" (localité et tuilerie non identifiées).
Pierre Guérin réalise ainsi un autel de la Vierge et un autel de St Sébastien, et il orne le tabernacle des figures de St Pierre, St Jean et St Michel.
Satisfait, le brave recteur Mehat s'est acquitté auprès du sculpteur de la somme de 400 livres pour les autels et de 250 livres pour le tabernacle.
Quant au parement de l'église avec les tuiles, il lui revient à 254 livres 8 sols (20 sols font une livre).
Que représentaient ces sommes dont le total dépasse les 900 livres ?
En cherchant sur le Net, on trouve des réponses tirées d'inventaires d'époque qui permettent de se faire une idée. Ainsi, par exemple, un boeuf pouvait valoir 85 livres vers 1700 ; une vache laitière, 40 livres ; une jument, 100 livres.
Ou bien encore, un homme employé comme journalier pouvait gagner par jour 1 livre et demi (30 sols) et un artisan, 3 livres.
On peut donc dire que la dépense du recteur de Guémené était assez conséquente.
Messire Mehat indique avoir trouvé trois sources de financement :
- un leg testamentaire d'une certaine Catherine Paspon (?), domestique dans la famille de Bruc et Vieillecour, d'une valeur de 240 livres (au passage, il égratigne la famille de Bruc en expliquant que le leg initial était de 300 livres et que les de Bruc en ont gardé 20% !);
- des quêtes dites "volontaires" pour contribuer aux réparations, opérées par les paroissiens de Guémené entre eux, qui ont rapporté 237 livres 12 sols 8 deniers (12 deniers = 1 sol) ;
- 145 livres enfin ont été récupérées auprès d'un "vérificateur de Rôle" qui a été condamné pour avoir "vexé" le recteur (sans doute une histoire d'abus de la part d'un agent administratif de l'Ancien Régime au détriment de la paroisse).
Comme le compte n'y est pas, il semble que le recteur ait complété de sa poche...
Pour en revenir à Pierre Guérin, le sculpteur, en voici quelques éléments biographiques :
Il a été baptisé par le curé de la paroisse Notre-Dame de Redon, Messire Jan Guillet, le 20 novembre 1661.
Il était le fils de Michel Guérin, sculpteur lui-même, décédé en septembre 1687 à Redon, et de Louise Texier, tous deux mariés dans cette ville le 28 juillet 1654.
Pierre Guérin avait épousé Perrine Hurel, le 27 novembre 1701 à Redon toujours. Aucun enfant connu à ce jour.
Il n'était donc pas tout jeune quand il est venu travailler dans l'église de Guémené puisqu'il avait 60 ans.
Il est mort probablement dans sa ville natale, en juin 1721.
L'église de Guémené a fini par disparaître, autels, tabernacle et tuiles - et être reconstruite. Pierre Guérin est un sculteur oublié. Peut-être ses oeuvres existent-elles encore dans l'actuelle église de Guémené ?
Il faudrait aller voir.
Pour finir ce long post, une petite anecdote familiale sans doute pas très originale : ma Grand-mère Gustine de La Hyonnais parlait encore de "pièce de 100 sous" (sols) pour évoquer la pièce de 5 francs...
L'Ancien Régime a donc survécu assez longtemps sous nos latitudes guéménéennes !
dimanche 20 février 2011
6 224
Ce petit post pour indiquer que je viens de charger mes travaux généalogiques sur geneanet :
http://www.geneanet.org/
Il y a 6 224 fiches. Mon pseudo est bebert-le-chat ....
Y en a pour tous ceux qui s'intéressent aux Amossé, Heurtel, Legendre, Gascoin, Ferré, Janvresse, etc.... de Guémené, Avessac, Conquereuil, Pierric et ailleurs dans les alentours.
Bonnes recherches !
http://www.geneanet.org/
Il y a 6 224 fiches. Mon pseudo est bebert-le-chat ....
Y en a pour tous ceux qui s'intéressent aux Amossé, Heurtel, Legendre, Gascoin, Ferré, Janvresse, etc.... de Guémené, Avessac, Conquereuil, Pierric et ailleurs dans les alentours.
Bonnes recherches !
samedi 8 janvier 2011
Y a du boulot !
J'ai dû passer bien du temps à remplir et vider cette caisse avec cette pelle plus grande que moi.
Tout est étrange 50 ans après : par exemple, il n'y avait pas de T-shirts à l'époque et ce que je porte ressemble à un gilet tricoté main (par ma tante ou ma mère car Grand-mère Gustine ne savait tricoter que les chaussettes...) avec des espèces de manches courtes un peu bouffantes.
La maison était bordée à ce moment-là de fleurs et de plantes : des massifs de marguerites, en particulier (qu'on ne voit pas sur cette photo).
La lessive à La Hyonnais vers 1960
Les "hyonnaisiens" ne seront pas surpris par le décor : peu de choses ont changé depuis 50 ans.
On reconnait sans peine les bâtiments, identiques encore aujourd'hui.
Grand-mère Gustine est alors âgée d'environ 65 ans et on est probablement en août, pendant les vacances, assez tôt le matin vu la direction des ombres.
Les travaux de tous les jours pouvaient revêtir des aspects extrêmenent exotiques et passionnants pour un enfant des villes. Pourtant, nous n'avions pas de machine à laver le linge à cette époque à Paris (au passage je me demande comment on se débrouillait...).
On voit derrière la grande bassine sur laquelle est posée une planche où le linge est frotté, des lessiveuses dont une, posée sur un trépied.
On reconnait sans peine les bâtiments, identiques encore aujourd'hui.
Grand-mère Gustine est alors âgée d'environ 65 ans et on est probablement en août, pendant les vacances, assez tôt le matin vu la direction des ombres.
Les travaux de tous les jours pouvaient revêtir des aspects extrêmenent exotiques et passionnants pour un enfant des villes. Pourtant, nous n'avions pas de machine à laver le linge à cette époque à Paris (au passage je me demande comment on se débrouillait...).
On voit derrière la grande bassine sur laquelle est posée une planche où le linge est frotté, des lessiveuses dont une, posée sur un trépied.
En fait, dans le lavage, tout était curieux et source d'intérêt : faire le feu sous la lessiveuse ; voir bouillir l'eau et les jets de liquide blanc en ébullition par le champignon ; l'usage du bâton (un manche à balai) pour remuer les draps et les sortir sans se brûler ; etc...
La planche en travers de la bassine était lisse et blanche à force de lavages.
Et ma grand-mère, en tablier et sarrau, frottait avec conviction car elle avait passé une bonne partie de sa vie à laver le linge, pour elle ou pour les autres.
La planche en travers de la bassine était lisse et blanche à force de lavages.
Et ma grand-mère, en tablier et sarrau, frottait avec conviction car elle avait passé une bonne partie de sa vie à laver le linge, pour elle ou pour les autres.
Libellés :
Grand-mère Gustine,
La Hyonnais,
lessiveuse
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