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vendredi 1 novembre 2013

L'intérieur de la chapelle de la Vieille Cour


J'ai décidé de revenir sur le sujet des chapelles (et particulièrement celle de la Vieille Cour, aujourd'hui) parce que grâce à la Mairie de Guémené et à l'Adjointe au Maire à la Culture, j'ai eu accès à des éléments que je brûle de partager avec vous. Que la Mairie et sa représentante en soient grandement remerciées.

La propriété de la Vieille Cour sommeille paisiblement au nord du Bourg au bord de la route du Grand-Fougeray, non loin de ma Hyonnais. Une croix le long d'un mur fait sentinelle près de l'allée qui conduit au château.



Quittant la route, on pourrait s'engager dans l'allée : je le faisais, enfant, avec mes amis du village d'à côté, lors de nos ballades à vélo. Ayant quitté les rives de l'enfance depuis quelques temps, je serai, à présent, plus respectueux de la propriété privée et cette visite ne se fera que par imagination et photos interposées.

En avançant dans l'allée, on aperçoit la vieille demeure et ses dépendances : le manoir date du XIXè siècle, mais d'autres bâtiments (les communs, les deux pigeonniers - ou fuies -, les vestiges de fortification) sont plus anciens. La chapelle remonte pour sa part au XVIIème siècle (Louis XIV !) avec des remaniements qui se sont poursuivis jusqu'au XIXème siècle.



Le petit bâtiment religieux est construit en pierres de schiste et en bois. Sa façade est percée d'une petite porte surmontée d'un oculus. En en faisant le tour, on découvre un chevet à trois pans et sur le toit apparaît une croix tracée sur les ardoises.




L'intérieur en est sobre : un autel surmonté d'un Christ entouré de trois statues ; devant le tabernacle, un écriteau portant la mention "EX VOTO SUSCEPTO" ("en conséquence d'un voeu") ; et aussi une clôture de choeur (ou chancel) sobre, en bois. La nef comprend quelques bancs et un fauteuil.




Une statue de Saint-Philomène (?) se trouve à gauche en entrant, sous laquelle se remarquent des plaques de remerciement suite à des vœux, et un tronc pour des offrandes. Tout se monétise.




Sur le coté opposé, une table est disposée : elle est couverte de photos de soldats. La Vierge de la Vieille Cour - à moins que ce ne soit Sainte Philomène - était priée pendant la Guerre de 14 pour les soldats partis au front. Les soldats étaient aussi placés sous la protection du Sacré-Cœur. Des photos plus récentes figurent également (la dernière : un soldat parti en Afghanistan).



A noter que les reliques de Saint Philomène furent "inventées" (donc trouvées) en mai 1802 dans les catacombes Sainte Priscille, à Rome. Des restes humains habitaient encore une niche - loculus - protégée d'une plaque inscrite de motifs et de caractères romains.



Il fut décidé que ces restes sacrés rejoindraient une église de la région de Naples. Le missionnaire de ce patelin et un "monsignore" prirent place dans une diligence pour s'en retourner avec leur précieux fardeau. Héla, les postillons n'étaient que de viles brutes et ils placèrent la saint relique sous le siège des prélats, comme un vulgaire bagage !

Evidemment ce qui devait arriver arriva : on entendit soudain trois coups violents. Passée la première stupeur, on comprit que c'était la petite sainte qui manifestait sa mauvaise humeur d'avoir été ravalée au rang de paquet.

La chronique rapporte que l'évêque fut, des deux prélats qui accompagnaient les os de Philomène, celui qui eut la meilleure réaction et ...: "...ce fut un touchant spectacle de voir cet évêque agenouillé, en larmes, baisant avec respect le loculus improvisé de la petite Filumena. Il la conjurait d'accepter l'humble expression de ses regrets....".

Brave homme...

NB : les photos de l'intérieur de la chapelle appartiennent la Mairie de Guémené ; celles de l'extérieur, à l'excellent "site des clochers de la France". A signaler un site idolâtre : http://paxtecumfilumena.free.fr

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