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lundi 11 novembre 2013

Le Père de tous les Maires


Bien sûr, avec un pareil titre, je pourrais vouloir parler du premier des Simon, dont tant de descendants présidèrent aux destinées du Conseil Municipal de Guémené. Cela, leur valait bien, d'ailleurs, une place dans le centre de Guémené.

Non, en ce jour du souvenir des combattants (de la Grande Guerre), je veux évoquer la figure hélas estompée d'un combattant d'une autre cause, la figure de celui qui, apparemment le premier, remplit de son séant le fauteuil de premier magistrat municipal. Et ce, à une époque où se met en place - non sans à-coups - le nouveau système politique de la France, sous la Révolution.

Guy Houguet est né le 6 septembre 1742 au village de Juzet. Il est le fils de François Houguet et de Julienne Guirouais (ou Guirois). Son parrain est Guy Guirois, notaire et procureur fiscal (probablement parent de la maman) et sa marraine, Michèle Houguet (probablement parente du papa...). 

Outre qu'il est peu banal chez les laboureurs d'avoir un parent notaire pour parrain (cela devait être bien utile), on remarque que le papa Houguet sait signer son nom. D'une écriture certes un peu tremblée, mais enfin, à cette époque, ce n'est pas forcément des plus répandus.

Bref, on sent quand même que Guy est plutôt né dans la frange relativement aisée de la paysannerie locale.

La chronique ne retient rien de sa vie, ni femme, ni enfant, jusqu'en 1789 où la Révolution en marche saisit l'homme mûr célibataire.

Le 8 août 1788, confronté à une grave crise financière, Louis XVI a convoqué les Etats-Généraux du Royaume pour le 5 mai de l'année suivante, à Versailles. Le 27 décembre 1788, il est décidé que la désignation des représentants s'effectuerai par "sénéchaussée", subdivision administrative du pays (il y en a 400, en tout).

Le nombre de députés dépend du nombre de foyers fiscaux de chaque circonscription. Ces Etats-Généraux seront aussi l'occasion pour le Roi de recevoir les doléances de son peuple : d'où la rédaction de ces fameux cahiers, par paroisse puis par circonscription.

Début 1789, à Guémené comme partout en France, se réunissent des assemblées paroissiales qui vont rédiger les cahiers de doléances et choisir des représentants.

Le 29 mars 1789, le curé de Guémené monte en chaire et lit un texte annonçant la convocation de l'assemblée paroissiale préparatoire pour le dimanche suivant, 5 avril, au lieu ordinaire de ce genre de réunion, c'est-à-dire dans l'église, au pied de la grande croix. Seuls y participent les hommes âgés de 25 ans révolus inscrits sur le rôle des impôts.

Ainsi, le 5 avril, après la "grande messe", une petite centaine de personnes, convoquée "au son de cloche", demeure sur place, sous la présidence de Michel Mahé, procureur fiscal de la châtellenie de Bruc.

Parmi eux figure "le sieur" Guy Houguet : il sera retenu comme député de l'assemblée, au côté de "du Boisfleury Potiron" (sic) et Jan Launay (comme suppléant).

Ces trois là ont pour mission d'aller au siège de la "sénéchaussée" - à Nantes, pour Guémené - y défendre les intérêts du peuple guémenois, faire la synthèse des cahiers de doléances paroissiaux et choisir les huit députés (et six suppléants) de la circonscription qui iront à Versailles. Cette séance est prévue le surlendemain, 7 avril. Pas de temps à perdre.




Cette première irruption dans la politique du sieur Houguet n'est apparemment pas sans lendemains. Guy est certes retourné à ses occupations de laboureur à Juzet où il est recensé en l'An IV (1797).

Mais il apparaît surtout sur les registres d'état-civil de Guémené comme "Président de l'administration municipale du canton" de Guémené-Penfao à partir de 1797. Cette charge lui durera jusqu'en l'an VIII, soit près de quatre ans, avant qu'un maire communal (et non cantonal) de Guémené soit nommé, en la personne de François Maillard, au printemps 1800.

Le brave homme vécut encore quelques temps. Il s’éteignit en effet le 18 juillet 1806, à l'âge de 64 ans, dans sa maison de Juzet, accompagné jusqu'à son dernier souffle par un domestique.

C'est la veuve Chauvin de Tréfoux - amante ou parente ? - qui hérita de ses biens meubles et immeubles.

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