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samedi 10 mars 2012

Julien Marie Bernard, MPLF le 7 mars 1915



Il y a 97 ans, le 7 mars 1915, décédait Julien Marie Bernard.


- éléments biographiques

Julien Marie Bernard était né le 20 novembre 1885 à Castres, au nord de Guémené. Il était apparemment célibataire à sa mort. C'était le 3ème d'une fratrie fournie de 8 enfants, 2 filles et 6 garçons. Parmi ceux-ci, on comptait Pierre Marie, son cadet de 5 ans, mais son aîné de quelques mois dans la mort au combat (il mourut en septembre 1914, on y reviendra cet automne).

Le père de Julien Marie, Joseph, était originaire du village de Pussac (d'une famille ancrée dans cette partie de Guémené et Avessac) et sa mère, Jeanne Marie Desvaux, de celui de Libon (là aussi une famille de longue date ayant ses racines dans le coin de Beslé).


Les uns et les autres, s'occupaient de cultiver la terre : rien de très original.


- parcours militaire


Julien Marie Bernard fut affecté au 336ème Régimement d'Infanterie, un régiment de réserve comme son numéro l'indique.


Un auteur anonyme a publié en 1920 une histoire patrouillotarde du 336ème RI trouvable en pdf sur Internet ("Historique du 336ème RI, Rennes Imprimerie Oberthur, 1920"). J'y renvoie bien volontiers ainsi qu'à d'autres sites très intéressants que j'indique à la fin de ce post.


Il partit de Saint-Lô le 10 août 1914 en direction de la Belgique. Baptême du feu le 23 du même mois.


Rapidement, c'est la retraite vers la Champagne, la première bataille de la Marne, la guerre de tranchée qui s'ensuit. L'automne et l'hiver 14 sont une suite d'allers et venues entre tranchées et cantonnement, la boue et la mort.


Au printemps 1915, cette vie se poursuit notamment du côté de Souain, dans le département de la Marne. Le soldat Bernard y est tué à l'ennemi le 7 mars 1915.


- l'horreur à laquelle il a échappé


Le jour de la mort de Julien Marie Bernard, l'Etat-Major avait décidé une série d'attaques meurtrières et inutiles.


Le 7 mars 1915, le moulin à vent de Souain saute dans l'explosion d'un fourneau de mine française, donnant le signal d'un mois d'attaques sanglant de la ferme des Wacques à Massiges, dans cette période dite du "grignotage". Ce sont 250 soldats français qui vont perdre la vie ce jour-là dans le cratère béant pilonné par l'artillerie allemande.


Le massacre continue encore le 8 mars. Le 9, la troupe décimée, épuisée et démoralisée ne repart pas à l'attaque.


Le général Reveilhac donne l'ordre verbal de bombarder les tranchées françaises récalcitrantes (ordre non exécuté par le colonel commandant l'artillerie).


Pour finir, plusieurs soldats dont 6 caporaux seront choisis pour être traduits "pour l'exemple" devant le Conseil de guerre. A l'issue de ce dernier, le 16 mars, 4 des six caporaux sont condamnés à mort et fusillés dès le lendemain devant leurs camarades réunis (très hypocritement, ce même Conseil avait introduit un recours en grâce).


Le général assassin fut décoré par la suite.


- épilogue


Non content d'avoir été tué avant d'assister au spectacle ignoble de l'exécution des 4 caporaux, Julien Marie Bernard a une tombe. C'est la tombe n° 4555 dans la Nécropole Nationale La Crouée à Souain Perthes-les-Hurlus, dans la Marne donc.




- e-bliographie


Il existe un excellent site sur la guerre de 14-18 :


 http://www.chtimiste.com/ .


Par ailleurs, sur l'affaire des caporaux de Souin :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_des_caporaux_de_Souain

http://chtimiste.com/batailles1418/combats/suippes.htm

http://www.ville-sartilly.com/uploads/media/quatrecaporauxsouain.pdf

http://moulindelangladure.typepad.fr/monumentsauxmortspacif/2007/12/suippes-honneur.html





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