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samedi 27 octobre 2012

La Résistance à Beslé.


J'ai trouvé sur Internet un petit fascicule qui relate, de la main même de ceux qui en furent les héros, les faits de Résistance survenus dans notre région, et plus particulièrement à Beslé.

Ces notes, publiées en 1985 par des membres de l'Amicale des Anciens du 2e Bataillon F.T.P.F.-F.F.I. de Loire-Inférieure, permet d'éclairer l'héroïsme ordinaire de certains de nos concitoyens.

J'ai choisi, à peu de corrections près, d'en donner le texte comme je l'ai trouvé. J'y ai ajouté une anecdote produite dans le même ouvrage, qui me paraît conclure parfaitement cette petite histoire, et qui, par ailleurs, évoque Guémené. Voici :


Le groupe de résistance de Beslé-sur-Vilaine est camouflé au début dans le bourg de Beslé, puis à la ferme de Boudafay, chez Mme veuve Letort, et surtout à la ferme des Martinais, protégée par des tranchées (abri chez Mme Martin Valen­tine).

Les principales activité du groupe consistaient en :


hébergement de camarades en illégalité et de chefs de la Résistance, parmi lesquels : Jean Le Gal (Jean), responsable d'Ille-et-vilaine ; Charles Le Joncour, adjoint au Docteur Le Janne ; Louis Pétri, Commandant de Rennes.

- diffusion de tracts, confection de fausses cartes d'identité, vol de carburant à l'ennemi, entrepôt d'armes et d'explosifs ;


- sabotages des voies ferrées. Beslé-sur-Vilaine étant un centre ferroviaire limitrophe de l'Ille-et-Vilaine et du Morbihan, les activités du groupe se sont étendues à plusieurs départements. 

Les messages de la B. B. C. pour le secteur : "Les lunettes sont en bois" et "Le camion est en panne", la veille du débarquement, étaient les mots d'ordre des sabotages des lignes de chemin de fer :

Guer - Rennes ;
Rennes - Beslé ; 
Guer - Messac ; 
Guer - Ploërmel ; 
Messac – Rennes ; 
Beslé - Redon ; 
Messac - Questembert.

L'objectif fixé par le Q.G. de Londres était de paralyser tous les "panzer" cantonnés autour de Guer (50km au Nord-Ouest de Beslé), dont le transport par chemin de fer avait été prévu pour des raisons de rapidité et d'économie de carburant.

Les sabotages ont obtenu un plein succès, puisque les colonnes blindées mirent 9 jours pour se rendre sur les zones de combat :

- sabotages des signaux et des téléphones de la gare de Beslé ;
- sabotages répétés de la ligne à haute tension Pontchateau-Rennes (les sous-marins allemands ne pouvaient plus recharger leurs batteries). 

Le 17 juin 1944, les allemands font une rafle à Beslé. La majorité des résistants y échappa. Malheureusement, plusieurs furent arrêtés, dont deux déportés : M. Baudu et M. Danet.

Les allemands défoncèrent les portes chez les parents de Pierre Pinel et firent la fouille de la mai­son. Ensuite ils se rendirent à l'hôpital du Docteur Gentin à St Gildas des Bois pour arrêter Pierre Pinel. Ce dernier venait de s'échapper.

Il faut noter l'acte de Marcel Roumagère, se portant au devant d'une colonne de chars américains afin de leur éviter de sauter en arrivant au pont de Beslé.

Le nettoyage de la région fut effectué par le groupe, les prisonniers allemands étant remis à une pointe avancée de l'armée américaine à Derval.

Le ler août 1944, le groupe de Beslé rejoint le 2e Bataillon F.T.P.-­F.F.I. en formation à Nort-sur-Erdre.

Les opérations du groupe seront ensuite celles du 2e Bataillon :

- secteur du Gâvre, la Maillardais, la Madeleine jusqu'à fin septembre 1944 ; 
- secteur de Fégréac, Beaulieu, Bonvallon, Vieille-Ville (octobre 1944) ; secteur du Dreny, les Noëls, Beauvallon : fin octobre 1944 à fin janvier 1945 ; - Nantes : début à fin février 1945. 

Ceux qui le désirèrent, signèrent un engagement pour la durée de la guerre. La plupart des anciens du 2e Bataillon vont ainsi former la 3e Compagnie du 91e Bataillon du Génie divisionnaire.

La 3e Compagnie prendra position en ligne (sous-secteur Sud-­Loire, Vue, Buzay, les Rivières, le Pé de l'Ile ) tenue jusqu'à la mi-mai 1945 ( !), car des allemands tentent de quitter la "Poche de St-Nazaire" pour ne pas être faits prisonniers. 

Relevé fin décembre 1944, le 2e bataillon alla stationner début 1945 à Guémené. Il en partit pour Nantes ensuite, en cars, à destination de la caserne Cambronne, Place Waldeck Rousseau.

Les cars s’arrêtèrent au pont de Cens dans le Nord de Nantes. Les hommes en descendirent et défilèrent à pied jusqu’à leur destination finale. Ils avaient fière allure avec leurs sabots et leurs tenues de toute sorte. 

Un passant les dénomma « les va-nu-pieds superbes ».

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