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vendredi 8 mars 2013

Vitraux et merveilles (3)


Je ne finis pas de découvrir de très belles choses dans cette église de Guémené où je suis repassé cet après-midi prendre quelques photos.

Je vais consacrer ce post au premier vitrail qui finalement m'a fait découvrir tous les autres, je veux parler de celui offert par la famille Plédel de Balleron.

Comme à d'habitude, je renvoie les photos à la fin de l'article.

Je vais rappeler ce que j'écrivais naguère à propos de cette composition, que l'on doit à l'artiste nantais Antoine Meuret, et de ses commanditaires.

"Les Plédel était des cultivateurs probablement aisés, originaires de Balleron, pour Pierre-Marie le mari, et d'Orvault, tout près, pour Perrine (Drion) son épouse. A l'époque du vitrail, ils vivent avec la mère de madame Plédel et ont un fils né en 1878 prénommé également Pierre-Marie (qui épousera sur le tard - 1921 - une certaine Marie Gaudin). Ils hébergent par ailleurs deux domestiques et sont des "propriétaires".

L'artiste sus-mentionné, Antoine Meuret, dont l'atelier est localisé à Nantes, a essentiellement travaillé pour des églises de Loire-Atlantique (Le Croisic, Rougé, Le Pouliguen, Missillac, Erbray, Grand-Auverné,...), d'Ille-et-Vilaine (Pléchatel, Lieuron, Saint-Just, Sixt-sur-Aff...) ou du Morbihan (Caden, Limerzel, Montertelot,...)."

J'avais oublié de préciser que l'atelier où oeuvrait Antoine Meuret, en association avec Félix Lemoine ou seul, fut actif dans la région de 1878 à 1896, date de son décès. Enfin, Pierre-Marie Plédel fut conseiller municipal.

Les vitraux Plédel sont au nombre de cinq, surmontés d'une rosace. Ils sont situés à l’extrémité ouest du transept.

Chaque vitrail comporte une scène ou une représentation principale, et à sa base un élément décoratif avec des arabesques florales, des blasons, la signature de l'artiste, la mention de la famille donataire.

1- Le premier vitrail montre le Christ devant une table où se trouve un calice doré. La tête appuyée sur son épaule, dans une pause d'abandon et de confiance : un personnage que mon éloignement du catéchisme m'empêche de situer. Le Christ pose affectueusement son bras sur son épaule tandis que de l'autre main, il tient une hostie.

2- Le vitrail suivant est consacré au personnage de Saint Pierre, reconnaissable à la grosse clé du Paradis qu'il tient dans sa main droite. C'est une figure de roi (il est d'ailleurs couronné). Derrière lui des prélats, à ses pieds un roi et un empereur agenouillés : le message est clair, l'Eglise domine les puissants du temporel. A gauche du saint, une inscription en latin de la fameuse phrase : "Tu es Pierre et sur cette pierre, etc...". L'auréole comporte aussi un texte : "Sancta Ecclesia".

3- Le vitrail central figure le Christ en gloire, au ciel sur un petit nuage, deux anges à ses pieds. Il est encadré dans une mandorle (eh oui), c'est à dire une forme qui rappelle l'amande, sur le faîte de laquelle une inscription en latin, "Venite ad me omnes", invite tout le monde à venir le voir (comme quoi, les invitations Facebook, c'est un peu du réchauffé...).

4- Le premier vitrail à droite, ensuite, est peut-être celui que je préfère. Un personnage couronné, lève un bras au ciel. Il est entouré de gens du peuple, disons, une famille avec le père et le fils aîné à l'arrière-plan et, à genou, la mère qui présente au Ciel un enfant emmailloté. La devise latine "Potius mori quam foedari", nous dit qu'il vaut mieux mourir que subir le déshonneur. Voire...En tout cas, c'était la devise d'Anne de Bretagne, la bonne duchesse de not' pays. Elle eut l'amour du peuple, ce qui explique sans doute sa présence sur cette figuration. La Bretagne est représentée par un calvaire et par une belle église, en teintes gris bleuté, perchée sur une éminence arborée.

5- Le vitrail le plus à droite est dédié à la crucifixion du Christ. Les Femmes sont à ses pieds et le soldat romain lui perce le flanc de sa lance. Dans l'arrière-plan, un peu au-dessus, les deux larrons sont visibles, ainsi qu'un autre légionnaire portant une aigle, et une tour crénelée : la scène semble dans un cirque, au bord d'une falaise. Si l'on regarde bien l'extrémité supérieure du vitrail, on peut distinguer deux anges dans les nuages et un faisceau de lumière descendant du ciel.


Ces compositions sont, comme je l'ai indiqué au début, soutenues par des petits vitraux décoratifs. Les deux les plus à l'écart ne sont que des fleurs stylisées. Celui qui est sous Saint Pierre représente les armoiries de l'Eglise (probablement, car le blason en l'occurrence n'a pas l'air très standard). Sous Anne de Bretagne, sans surprise, le blason herminé du Duché. Au centre, sous le Christ en Gloire, on trouve en correspondance les noms de la famille mécène et de l'artiste. En toute modestie, cela va de soi.

Enfin, la rosace tout au-dessus. Elle porte en son centre le Sacré-Coeur, d'ailleurs présent sur les vitraux Plédel également, porté en sautoir par les personnages. Normal, nous sommes dans la chapelle du Sacré-Coeur.

Voilà, le bavardage est fini : place à l'image et à bientôt pour la suite.















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