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dimanche 4 novembre 2012

Place aux Simon (3) : Joseph

Au cours de l'Histoire, il y eut bien trois Simon à occuper un siège de député à l'Assemblée Nationale, ou à ce qui en a tenu lieu.

Le temps est venu de parler de Joseph ou Joseph-François.


Ah, n'a-t-il pas fière allure, le Joseph, dans sa petite redingote cintrée, le toupet au vent,  des rouflaquettes qui ont l'air d’amarrer la tête au corps, nonchalamment accoudé au rebord du fauteuil, tenant sa canne comme une béquille (politique ?) ?

C'est aussi le fils du fondateur de la dynastie politique guémenéenne, François, et le frère de Fidèle, premier du nom, maire et député dont il a déjà été question dans un post précédent. On peut donc dire que François Simon a enfanté deux fils maires (et députés. Oui je sais, c'est facile...).

Je vais m'attacher à vous fournir quelques données afin que vous puissiez apprécier le personnage à sa juste mesure.

Né le 4 février 1801 à Guémené où ses parents résidaient, il devient maire de St-Nicolas-de-Redon en 1840. Il cumulera le mandat municipal à un mandat de conseiller général de ce canton.

C'est un bourgeois de province bon teint, qui fait profession de marchand de bois de construction. Du solide, donc.

Sans doute devait-il s'ennuyer car, fin 1857, il est élu haut la main député de Loire-Inférieure, en sa troisième circonscription.

Candidat officiel du parti impérial ("majorité dynastique", comme aujourd'hui on parle de "majorité présidentielle"...), il recueille 23 720 des 23 748 suffrages exprimés. La bonne nouvelle : il n'y a que 28 "opposants" ; la moins bonne : il est visiblement seul en lice. A vaincre sans péril,...on triomphe au Corps Législatif impérial.

Il se représente en 1863 et affronte alors un opposant. Réélu avec 18 121 : visiblement il y a quelques déçus du simonisme...Et cela se renforce en 1869 puisque il tombe à 15 532 voix. 

Il n'ira d'ailleurs pas au bout de son troisième mandat de député pro-Napoléon III. Ayant adopté comme un bon député godillot qu'il est, tout ce que le Pouvoir Impérial pouvait souhaiter, pour finir, il vota la guerre avec la Prusse. Ce dernier succès politique fut sa fin : il quitta tous ses mandats et se retira.

On ne sait pas bien où, ni quand, il mourut. Sans doute alla-t-il cacher sa peine quelque part, dans le silence : comme on sait, les grandes douleurs sont muettes.

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