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dimanche 11 novembre 2012

Saint-Yves à Guémené (3)


Voici venu le moment du troisième et dernier petit conte autour de la figure de Saint-Yves, tiré des mêmes sources que les deux posts précédents.

Revenant de Paris (où il fit sa scolarité) à cheval (ce qui rappelle qu'il était de noble extraction), Saint-Yves s'égare et son cheval déferre. Un tailleur du coin, au lieu de l'aider, le rabroue et le saint le rend boiteux comme son cheval. Voilà pourquoi les tailleurs claudiquent !

Il est évidemment curieux de voir affirmer que les "couturiers" boitent en général, ce qui, au passage, emporte une autre idée aussi étrange par sa généralité : les tailleurs n'ont pas de religion. En tout cas, le petit père Saint-Yves n'avait pas trop le sens de l'humour.

Tout le "truc" de l'histoire repose sur un parallèle (une sorte de jeu de mot) entre le Saint assimilé à un "carme déchaussé (deschaux)" et le cheval dont le pied se trouve sans fer.

L'Ordre monacal des Carmes Déchaussés allait pieds nus dans des sandales, et donc sans chausses ni chaussures. Mais Saint-Yves n'appartenait pas à cet ordre...Bref, on est un peu dans la littérature.


Je renvoie à l'article wikipedia consacré à ce Monsieur, qui apporte un éclairage intéressant sur ce curieux personnage :


http://fr.wikipedia.org/wiki/Yves_H%C3%A9lory_de_Kermartin


En attendant voici...

...Pourquoi les couturiers sont généralement boiteux : 

Un jour que Monsieur Saint-Yves revenait de Paris en Basse-Bretagne il se perdit sur le tard dans 1es grandes landes de Montnoël entre Guémené et Massérac.

Le saint était fort ennuyé, car les chemins étaient mau­vais et sa monture avait perdu un fer. Mais ayant entendu chanter, il reprit bon espoir et aperçut bientôt un tailleur de la Cavelais qui revenait de sa journée.

Notre saint l’aborda aussitôt et le pria de le remettre dans son che­min en lui indiquant le bourg le plus voisin, pour qu'il puisse faire referrer sa bête.

Mais au lieu d'obliger Saint-Yves, notre tailleur qui n'avait guère de religion, se mit à le railler et lui dit, que « puisque les moines allaient deschaux, sa bête pouvait bien faire de même, car il était juste que le valet manquât de souliers du moment que le maître n’en portait point ». 

Mais Saint-Yves trouva 1a plaisanterie mauvaise, et voulant punir aussitôt ce gouailleur, il lui déclara qu'à l'avenir, lui et tous ses confrères qui n'auraient pas plus de religion que lui, auraient comme son cheval une jambe défectueuse.

Et voilà pourquoi la plupart des tailleurs sont boiteux aujourd'hui.

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